Georg Freiherr von Vega (1754-1802) – Le Consulat et le Premier empire

Georg von Vega naît le 23 avril 1754, à Zagoriza (dans l’actuelle Slovénie). Il est le fils d’un simple paysan (1), mais montre, dès ses premières classes, des capacités si étonnantes qu’il est envoyé, en 1767, au lycée de Laybach pour y continuer ses études. Il en sort en 1775 avec les plus hautes récompenses. Cela lui permet de trouver, alors qu’il n’a que 21 ans, un emploi comme ingénieur fluvial, en Autriche de l’Inn et de travailler alors à la régulation de la Save.

Mais il montre un penchant certain à la chose militaire. En 1780, il quitte son poste et entre comme simple canonnier au 2e régiment d’artillerie de campagne. Un an après, il est déjà sous-lieutenant. Puis en 1784, il est Ober-lieutenant, en 1787, capitaine, en 1793, major, en 1802, colonel. Il doit cette remarquable carrière tant à ses connaissances théoriques que pratiques. Déjà en 1782, alors qu’il n’était que sous-lieutenant, il avait été nommé professeur de mathématiques à l’école des artilleurs autrichiens (ses élèves sont de simples canonniers et des sous-officiers). Il publie, dès la même année, ses cours, dont les volumes suivants paraîtront en 1784, 1788 et 1800.

En 1788 commence la guerre contre les Turcs (2). Normalement, Vega ne devrait pas être distrait de son poste de professeur. Mais il demande lui-même à être envoyé devant l’ennemi, afin de mettre en pratique ce qu’il a appris, et reçoit le commandement de plusieurs batteries de mortier devant Belgrade. La ville capitule après trois jours de bombardement (3). Cette activité militaire ne l’empêche cependant pas de continuer à travailler à ses ouvrages de mathématiques.

La Prusse de Frédéric Guillaume II, mécontente sans doute des succès de l’Autriche devant les Turcs, rassemble alors une armée vers la frontière morave, et l’Autriche doit envoyer son armée pour la défendre. Vega la suit. Fin octobre 1792, il est de nouveau à Vienne

L’année suivante, il retrouve encore une fois l’armée, cette fois-ci comme major du corps des bombardiers de l’armée du Rhin. Lors de l’attaque, le 13 octobre, des lignes de Weißenburg , il s’offre à forcer, seul, à la reddition de la forteresse de Lauterburg. Il s’avance donc, seulement accompagné d’une faible escorte, et exige la reddition de la ville, qui se rend effectivement presque immédiatement. Il prend possession de la ville, en prend le commandement pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que le commandement supérieur prenne les dispositions nécessaires.

Le 10 novembre de la même année, sous les ordres du général major von Lauer, il dirige également le bombardement du fort Saint-Louis, qui amène à la reddition, en 24 heures, de cette importante position sur  le Rhin.

Tout en continuant à écrire ses ouvrages de mathématiques, et notamment son « Thésaurus logarithmorum », il participe, en décembre à la campagne sur le Rhin, sous les ordres du feldzeugmeister Wartensleben. Les 23 et 24 décembre, il défend les fortifications du Rhin, mais ne peut empêcher que les Français ne s’en emparent, le 25 (4).

A l’automne 1795, il se distingue de nouveau, lors du siège de Mannheim (13-21 novembre), en amenant ses mortiers au plus près des fortifications. (5). Il montre encore ses capacités en 1796, durant le siége de Mainz, puis, le 16 septembre, à Lahn, où il repousse Marceau. Après la paix de Campo-Formio, Vega n’apparaîtra plus sur les champs de bataille.

De retour à Vienne, il participe activement à la réforme de l’artillerie. En septembre 1802, alors qu’il vient d’acheter un cheval à un meunier de Nussdorf, près de Vienne, celui-ci l’agresse mortellement et jette son corps dans le Danube, où on le retrouvera le 26 septembre. On croira tout d’abord à un suicide, mais le meurtre fut enfin éclairci neuf ans plus tard.

Vega est l’auteur de très nombreuses publications, en particulier sur le calcul des logarithmes

 

NOTES

(1) Ses parents se nomment en fait Becha (ou Beha), nom sous lequel il entre au lycée de Laibach.. On ignore quand et pourquoi il changea son nom en Vega, changement déjà effectif lorsqu’il embrasse la carrière militaire.

(2) C’est le vénérable feldmarschall Laudon qui conduit l’armée autrichienne.

(3) Le siège a lieu du 5 au 7 septembre 1789

(4) Mais il sauve ses batteries

(5) Durant ce siège, Vega met en service des mortiers de sa conception, d’une plus grande portée que ceux d’alors, avec des charges de poudre inférieures.