Lettres de Joubert – 28 octobre 1796
Legnano, le 28 octobre 1796
Je commande Legnano, et je suis à la veille d’y soutenir un siège. Bonaparte a passé dans ma place et m’a entretenu avec la plus grande familiarité, et il m’a dit en partant:
« Tiens vingt jours, et ensuite sors, si tu peux, avec les honneurs de la guerre. »
Les ennemis sont en marche, et leur nombre est porté à 60000 par des rapports. Je les mets à moitié, et je crois que c’est tout. Ils sont forts en cavalerie, et leur infanterie est, dit-on, composée de recrues.
J’ai reçu ordre du général en chef de lui faire un rapport sur la défense de Corona en été et en hiver, et sur toute la ligne de l’Adige au lac, et de lui dire tout ce que j’avais pu apprendre étant sur les lieux.
Si je suis assiégé, j’espère préparer, par une honorable résistance, l’occasion à Bonaparte de battre complètement l’ennemi. Si, au contraire, nous allons au devant des Allemands, je me sens beaucoup mieux, je demande à marcher…