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Le Who is Who du couronnement.

Chargé par Napoléon Ier (au printemps 1804, mais la date exacte n’est pas connue avec certitude) de représenter la cérémonie de son sacre, Jacques Louis David choisit d’illustrer avec exactitude cet événement historique. Après avoir assisté à la cérémonie et réalisé des esquisses de l’attitude de chacun des quelque cent cinquante personnages présents, relevant, jusque dans les moindres détails, leurs vêtements, il s’installe dans un atelier spécialement conçu pour l’occasion dans la chapelle de Cluny. Son confrère Isabey lui a d’ailleurs transmis les marionnettes qui lui ont servi à préparer la cérémonie.

Napoléon fit prévenir M. David, son premier peintre, qu’il se rendrait dans son atelier de la Sorbonne pour y voir le tableau du Couronnement que ce grand peintre venait d’achever. La grandeur du tableau, l’importance du sujet, la perfection de l’exécution, la beauté des coloris, l’extrême ressemblance de tous les personnages, e jour ménagé avec tant d’art pou en éclairer toutes les parties, etc., tout excita l’admiration. Le groupe du clergé italien près de l’autel, de l’invention de David, fut une des parties de cette magnifique composition qui furent les plus louées :la seule observation qu’énonça Napoléon fut de voir

<< le pape représenté dans une action plus directe, qu’il parût donner sa bénédiction, et que l’anneau de l’Impératrice fût porté par le cardinal légat>> » (de Bausset, Mémoires)

Il commence son travail à la fin de 1805, et il lui faudra deux années pour le mener à bien, en novembre 1807. Le couple impérial viendra admirer le tableau le 4 janvier 1808, dans l’atelier du peintre. L’Empereur exprime sa satisfaction à l’artiste : « Vous avez fait de moi un chevalier français ». L’oeuvre, présentée au public, reçoit un accueil chaleureux.

A l’origine, Napoléon souhaitait célébrer l’instant où il s’était lui-même couronné. Mais David choisit lui-même de représenter le couronnement de Joséphine (on peut voir des traces de la première ébauche). Napoléon exigea également que Madame Mère fut représentée, bien qu’elle ait refusé de participer à la cérémonie, et de la montrer au centre du tableau, attirant automatiquement, tout autant que l’Empereur, les regards. Mais il y eut bien d’autres modifications, souvent pour tout simplement tenir compte de susceptibilités individuelles.

Les costumes représentés par David sont somptueux : les manteaux de pourpre semés d’abeille d’or des souverains, les robes à taille haute des dames de la cour, largement décolletées, hommes vêtues à la française, dont la couleur varie avec leur fonction.

Parmi les personnages représentés (peints individuellement par l’artiste, dans son atelier) , environ quatre vingt ont pu être identifiés, dans cette oeuvre monumentale de près de 10 m sur 6 m, de sorte que « Le Sacre de Napoléon Ier » constitue une sorte de « Who is Who » de la cour, que nous détaillons ci-dessous.

  • 1. Napoléon.

 

« L’empereur se leva á huit heures. Ce n’était pas une petite affaire que de faire endosser à Sa Majesté le riche costume qui lui avait été préparé pour la circonstance; (…) Voici quel était ce costume : bas de soie brodés en or, avec la couronne impériale au-dessus des coins; brodequins de velours blanc, lacés et brodés en or; culotte de velours blanc brodée en or sur les coutures, avec boutons et boucles en diamants aux jarretières: la veste, aussi de velours blanc brodée en or, boutons en diamants; l’habit de velours cramoisi, avec parements en velours blanc, brodé sur toutes les coutures, fermé par devant jusqu’en bas, étincelant d’or. Le demi-manteau aussi cramoisi, doublé de satin blanc, couvrant l#épaule gauche et rattaché à droite sur la poitrine par une double agrafe en diamants. (…) la toque en velours noir était surmontée de deux aigrettes blanches; la ganse en diamants et pour bouton le régent. (Le manteau du sacre) était de velours cramoisi, parsemé d’abeilles d’or, doublé de satin blanc et était d’au moins quatre vingt livres, et quoiqu’il fut soutenu par quatre grands dignitaires, l’empereur en était écrasé. » (Constant. Mémoires.)

  • 2. Derrière l’Empereur, assis le pape Pie VII, calme, dans un halo de lumière blanche
  • 3. A droite du pape le cardinal Jean-Baptiste Caprara (légat du pape à Paris).
  • 4. A sa droite le cardinal Brasche.
  • 5. A sa droite l’abbé Raphaël de Monachis.

  • 6. Juste derrière Caprara et au-dessus l’amiral Charles Gravina (Ambassadeur de la reine d’Étrurie).
  • 7. A coté de Gravina le général Armstrong (Ambassadeur des États-Unis)
  • 8. A coté d’Armstrong M. Ferdinando Marescalchi (Ministre des Relations extérieures d’Italie)
  • 9. A coté de Marescalchi, avec le turban Mohamed Sayd-Halet Effendi.
  • 10. A coté d’Effendi Comte Jean-Philippe Cobenzl (Ambassadeur d’Autriche).

  • 11. Derrière le pape, à sa gauche, portant un plumet bleu, le général Louis-Bertrand-Pierre Brun de Villeret.
  • 12. A la droite de Brun Jean-Jacques-Régis Cambacérès, archi-chancelier de l’Empire (c’est lui qui a porté la main de justice pendant la cérémonie).

  • 13. A droite de Cambacérès le maréchal Louis-Alexandre Berthier, qui portait le globe
  • 14. A droite de Berthier Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, ministre des Relations extérieures, qui a porté une corbeille destinée à recevoir le manteau de l’empereur (David le représente coiffé d’un chapeau à plume, revêtu du manteau rouge de chambellan, orné de la grande plaque d’argent de Grand-Aigle de la Légion d’honneur – alors que Talleyrand ne sera nommé grand-officier de l’ordre que le 1er février 180 !).
  • 15. A droite de Talleyrand le prince Eugène Beauharnais (c’est lui qui portait l’anneau) (David le représente, en dolman vert et pelisse rouge à fourrure blanche, appuyé de sa main gauche sur l’épée. Il est le seul dans le tableau à avoir une allure « militaire »)
  • 16. A la droite d’Eugène le général Auguste-Jean-Gabriel Caulaincourt.
  • 17. A la droite de Caulaincourt la maréchal Jean-Baptiste-Jules Bernadotte (c’est lui qui portait le collier de l’Empereur).
  • 18. Devant Bernadotte le cardinal Fesch, oncle de l’Empereur.

Le sceptre de Sa Majesté l’empereur avait été confectionné par M. Odiot. Il était d’argent enlacé d’un serpent d’or. La main de justice et la couronne, ainsi que l’épée, étaient d’un travail exquis …) Elles sortaient des ateliers de M. Biennais (Constant – Mémoires)

  • Au centre, agenouillée devant l’Empereur l’impératrice Joséphine. 

La couronne était à huit branches qui se réunissaient sous un globe d’or surmonté d’une croix. Les branches étaient garnies de diamants, quatre en forme de feuilles de palmier, et quatre en feuilles de myrte. Autour de la courbure régnait un cordon incrusté de huit émeraudes énormes. Le bandeau qui reposait sur le front étincelait d’améthystes. Le diadème était composé de quatre rangées de perles de la plus belle eau, entrelacées de feuillages en diamants parfaitemet asortis et montés avec un art aussi admirable que la richesse de la matière. Sur le front étaient plusieurs gros brillants, dont un seul pesait cent quarante-neuf grains. La ceinture enfin était un ruban d’or enrichi de trente neuf pierres roses. (Constant – Mémoires)

  • 20. Derrière Napoléon et Joséphine (entre les deux) le cardinal Charles François Caselli.
  • 21. A coté de Caselli
  • 22. A coté de cet inconnu le comte Estève, trésorier général de la Couronne.
  • 23. A coté d’Estève le général Louis-Auguste Juvénal des Ursins, comte d’Harville.
  • 24. A coté d’Harville, tenant le coussin sur lequel se trouvait la couronne, le maréchal Joachim Murat.
  • 25. A coté de Murat le maréchal Jean-Mathieu-Philibert Sérurier.
  • 26. A coté de Sérurier, le maréchal Bon-Adrien Jannot de Moncey.
  • 27. A coté de Moncey le maréchal Jean-Baptiste Bessières.
  • 28. A coté de Bessières le maréchal Jean de Dieu Soult.
  • 29. A coté de Soult M. de Ségur.

  • 30. Tenant la traîne de Joséphine (au premier plan) Mme. de la Rochefoucauld.
  • 31. A coté d’elle Mme. de la Valette.

  • 32. Derrière ces deux femmes, le cardinal Belloy (archevêque de Paris).

  • 33. Le petit enfant : Napoléon-Charles Bonaparte, fils de Louis.

Rangée de femmes

  • 34. Première à droite, Julie Clary, épouse de Joseph Bonaparte.
  • 35. A coté d’elle Hortense de Beauharnais, épouse de Louis Bonaparte.
  • 36. A coté d’elle Elisa Bacciochi.
  • 37. A coté d’elle Pauline Bonaparte.
  • 38. A coté d’elle Caroline Murat.

 

  • 39. A coté d’elle Louis Bonaparte.
  • 40. A coté de lui  Joseph Bonaparte.

Derrière le cardinal Belloy

  • 41. ?
  • 42. A coté le général Andoche Junot.
  • 43. Au-dessus, un peu à droite M. Auguste Laurent de Rémusat. 
  • 44. A sa droite et au-dessus (avec des plumes blanches au chapeau) le général Géraud Christophe Michel Duroc.

Dans ce même groupe

  • 45. Le maréchal François-Étienne-Christophe Kellermann, qui a porté la couronne de Charlemagne.
  • 46. Le maréchal François-Joseph Lefebvre, qui portait l’épée de Charlemagne.
  • 47. Le maréchal Catherine-Dominique Pérignon, qui portait le sceptre de Charlemagne.

Dans la loge, au centre du tableau

  • 48. Laetitia Bonaparte, Madame Mère (qui se trouve alors à Rome !).
  • 49. A sa droite Mme. de Fontages.
  • 50. Derrière elle et à sa droite M. de Cossé Brissac (chambellan de Madame Mère).
  • 51. A coté de Cossé-Brissac  M. de La Ville (chambellan de Madame Mère).
  • 52. A la gauche de Madame Mère Mme. Soult.
  • 53. Derrière Mme. Soult et à sa droite le (futur) général Beaumont.
  • 54. Juste au-dessus de Madame Mère, dans le rang suivant le sénateur Joseph Marie Vien.
  • 55. A sa gauche, au premier rang ?.
  • 56. A coté de ? André Gretry (compositeur)

  • 57. Finalement, au deuxième rang, au-dessus et à la droite de Vien (2e personnage, en jaquette noire et col bleu) l’auteur du tableau, Jacques-Louis David