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Juin 1809 – La bataille pour la forteresse de Graz

Je suis content de la bravoure de votre régiment et de la vôtre. Vous ferez graver sur vos aigles : Un contre Dix
(Napoléon, juillet 1809)

Les Soldats du 84, très crânement ont combattu jadis,
Et s’il le faut, sachons nous battre, avec honneur,
Comme eux « Un contre Dix »
(Refrain du 84e régiment d’infanterie)

Les opérations des deux armées en avril et mai 1809

 

Ordre de bataille françaisOrdre de bataille autrichien

Ferenc Gyulai - Josef Kriehuber
Ferenc Gyulai – Josef Kriehuber

Lorsque les hostilités entre la France et l’Autriche reprennent, à l’initiative de la cour de Vienne, au printemps 1809, cette dernière a déjà décidé que la campagne se déroulera sur trois fronts : l’armée principale opèrera en Bohême et dans le sud de l’Allemagne, tandis que deux autres armées « secondaires » feront de même, en Italie et en Pologne.

Les armées autrichiennes sont alors composées de neuf corps d’armée et de deux corps de réserve. L’archiduc Charles est à la tête des corps d’armée I à VI et des corps de réserve, soit environ 180.000 hommes qui vont faire face aux 170.000 de Napoléon et de ses Alliés de la Confédération du Rhin. Le VIIe corps est sous les ordres de l’archiduc Ferdinand d’Este : ce sont, en Pologne, 32.000 hommes à opposer aux 14.000  de Poniatowski. Enfin, l’armée de l’Autriche intérieure (Innerösterreich), sous le commandement de l’archiduc Jean, se compose des VIIIe et IXe corps d’armée, c’est à dire environ 45.000 hommes, auxquels s’ajoutent les 25.000 soldats de la toute nouvelle Landwehr. Ils vont devoir faire face aux 70.000 hommes de l’armée d’Italie, sous les ordres du vice-roi, Eugène de Beauharnais.

Une partie du VIIIe corps d’armée (deux, puis trois brigades sous le commandement du feld maréchal Chasteler) est prévu entrer au Tyrol (qui, depuis le traité de Presbourg, en 1805, fait partie de la Bavière). De son coté, l’archiduc Jean reçoit l’ordre de prendre l’offensive face à Eugène, de façon à empêcher l’entrée des Français dans les vallées alpines, et de rendre inoffensives les troupes du maréchal Marmont, qui se trouvent en Dalmatie. Le commandement du gros du VIIIe corps d’armée est confié au feld maréchal lieutenant Gyulai, qui commande également le IXe corps.

Les deux corps d’armée pénètrent en Vénétie, entre le 8 et le 10 avril 1809, par Pontebba et Predel, pour essayer de repousser les Français jusqu’à l’Etsch; Chasteler, de son coté, entre dans le Tyrol, par le Pustertal. Cette avance surprend Eugène, peu préparé à cette attaque anticipée, et dont les troupes sont encore, pour une grande partie, en marche depuis l’Italie. Il dispose, sur le papier, de huit  divisions d’infanterie, de trois divisions de cavalerie et de la Garde royale italienne. Mais, au moment où la guerre reprend, il n’a en avec lui que les divisions Broussier et Seras  De son coté, Marmont dispose de 14.000 hommes en Dalmatie, que la brigade Stoichevich doit tenir en échec.

Le premier affrontement se produit le 11 avril, près de Venzone [1], avec la division française Broussier, et, lorsque les forces principales autrichiennes font leur apparition à Cividale, Eugène doit se retirer derrière le Tagliamento, à Sacile, où il arrive le 14 avril. Son avant-garde est repoussée, le 15 avril, à Pordenone [2]. Mais le jour suivant, il est battu à Sacile[3], ce qui le force à retraiter jusque sur Caldiero, à l’est de Vérone. Le 17avril il est sur la Piave.

J’ai donc livré bataille hier, et j’ai la douleur d’annoncer à Votre Majesté que je l’ai perdue. La bataille a commencé à neuf heures jusqu’à trois heures de l’après-midi, le succès eût été pour nous; mais, le soir, l’ennemi déploya une si grande supériorité de cavalerie et d’artillerie, qu’il a décidément fixé la journée en sa faveur. Mes troupes ont dû même quitter le champ de bataille dans le plus grand désordre (…) Dans cette circonstance, plus que dans aucune autre, j’ai besoin de l’indulgence et des bontés paternelles de Votre Majesté. (Eugène à Napoléon, des bords de la Piave, le 17 avril 1809)

Le 18 avril il donne l’ordre de continuer vers l’Adige. L’armée franco-italienne s’installe à Caldiero le 26 avril. Le prince Eugène profite un peu du répit que lui donne alors l’archiduc Jean, pour réorganiser ses forces.

Mais il n’y aura pas d’attaque sur Caldiero, car entre temps, les autrichiens apprennent la défaite de  l’armée principale à Ratisbonne. Le 29 avril, l’archiduc Jean reçoit l’ordre de retraiter. Les 29/30, il repousse une avancée  d’Eugène, à Soave[4], puis, le 1er mai, il commence son mouvement rétrograde en direction de l’Autriche intérieure, abandonnant ainsi tous les avantages acquis les semaines précédentes.

Du coté franco-italien, où est arrivé Macdonald, on se contente de suivre la marche des autrichiens de l’archiduc Jean, qui se retirent derrière la Piave. Les 7/8 mai, c’est, pour les Français, la victoire de la Piave[5],

Sire , je m’empresse d’annoncer à Votre Majesté, que son armée d’Italie a remporté hier une première victoire complète sur l’armée autrichienne. Le passage de la Piave a été effectué de vive force, en présence de toute l’armée ennemie; avec le plus grand sang-froid, et malgré des difficultés infinies. Les résultats de cette bataille sont jusqu’à ce moment de 14 pièces de canon prises, 25 à 30 caissons, 2 généraux prisonniers,8S officiers d’état-major, 40 à 50 officiers, et 2 à 5,000 prisonniers. Le champ de bataille est jonché de morts ; 5 régiments d’infanterie et 2 de dragons (Hohenlohe et Savoye), ont été presque entièrement détruits. L’ennemi a eu, en outre, 2 officiers généraux tués, et 3 autres grièvement blessés. Les décorations trouvées sur un cadavre font croire que le général de Frimont est du nombre des tués. La cavalerie s’est couverte de gloire : les dragons ont rivalisé avec la troupe légère; parmi les corps qui se sont distingués, je dois citer le 9e régiment de chasseurs, le 6e idem, les 7e, 28e, 29e de dragons. Je m’occupe à faire un rapport détaillé de l’affaire, mais je n’ai pas voulu tarder un seul instant à instruire Votre Majesté de cette heureuse affaire. L’armée d’Italie s’est bien vengée de l’affront de Sacile : la déroute de l’ennemi a été complète. (Eugène à Napoléon, 9 mai 1809)

Le 11 mai, nouvelle victoire, à San Daniele, sur le Tagliamento[6], enfin, le 12 mai, celles de Gemona et Venzone[7]. A partir de là, les deux armées d’Italie vont se trouver séparées :

Guylai, avec une partie du IXe corps d’armée, se dirige sur Laibach (Ljubljana) et Agram (Zagreb); là-bas, il espère renforcer ses troupes de celles de l’Insurrection croate, et il doit prendre en main la défense de la Kraina et de la Croatie, face à l’armée de Marmont en Dalmatie. Eugène le fait suivre par deux divisions d’infanterie et une de cavalerie – sous le commandement de Macdonald – par Görz (Gorizia), l’Isonzo et Präwald, vers Laibach. Ces troupes, qui forment alors l’aile droite de son armée, doit assurer la liaison avec Marmont, puis, par Graz, revenir sur la colonne principale.

Eugène, quant à lui, suit avec le gros de ses forces, en deux colonnes, par Flisch et Predil et le Fellatal, l’archiduc Jean en Carinthie. Celui-ci, avec le reste du IXe corps d’armée, se retire, par Tarvisio, sur Villach, suivi de la division du FML Gyulai. A ce moment, les forces du Chasteler, dans le Tyrol, renforcées d’une division détachée de la colonne principale, forment le VIIIe corps.

L’armée de l’archiduc Jean est donc éclatée, et par conséquent plus en mesure d’avoir une quelconque influence sur la suite de la guerre. De plus, elle est particulièrement affaiblie, par les combats en Italie, qui ont entraînés de nombreux morts et blessés, mais aussi par les désertions, ainsi que par les conditions particulièrement difficiles de la retraite au travers des Alpes de Carniole, dans un froid sévère. Cette armée, de fait, ne comprend guère plus de 7.000 hommes. Jean a par ailleurs, dès le début de la retraite, envoyé en avant les soldats de la Landwehr, pour qu’ils puissent « défendre leurs troupeaux ».

Joseph Graf Jelačić von Bužim (Ivan Zasche vers 1850)
Joseph Graf Jelačić von Bužim (Ivan Zasche vers 1850)

Le 17 mai, l’archiduc Jean donne l’ordre au FML Jellacic, qui vient d’être détaché du VIe corps d’armée et d’être mis sous ses ordre, et se trouve vers Rastadt, de se rendre, avec ses 8.000 hommes, à Graz, où il se réuniront à lui. En même temps, Chasteler doit se retirer du Tyrol sur la Carinthie. L’archiduc, pour sa part, s’avance sur Graz, en passant par Klagenfurt, Völkermarkt, Mahrenberg et Preding. Il atteint cette ville le 23 mai, suivi, le lendemain, de ses troupes.

Entre-temps, les cols de Malborghetto et de Predel sont, malgré la résistance opiniâtre de leurs défenseurs, tombés aux mains des Français, les 17 et 18 mai [8].

Sur 600 hommes qui formaient le garnison du fort de Malborghetto, 306 implorèrent la clémence du vainqueur, le reste fut passé par les armes. On trouva 43 pièces de canon, une quantité considérable de munitions et des vivres pour six semaines pour 600 hommes. L’attaque avait été si vive, qu’on n’avait perdu dans ce coup de main que 14 tués et 97 blessés. (Mémoires du Prince Eugène)

Eugène remporte, le 17 mai, une nouvelle victoire, à Tarvisio, le 17 mai contre Gyulai [9],

L’ennemi perdit dans ce combat 18 pièces. avec leurs caissons, plus de 400 morts et 1,000 prisonniers, dont un colonel, un major, et 26 officiers de différents grades. La perte de l’armée franco-italienne ne s’éleva pas au-delà de 80 morts et 250 à 300 blessés. (Mémoires du Prince Eugène)

Puis il continue sur Villach. Gyulai se voit contraint de passer par la Craina (par le Savetal), pour atteindre la frontière hongroise. C’est là qu’il rejoint l’archiduc Jean, le 31 mai, à Sankt-Gotthard.

De son coté, Chasteler a reculé, fin mai, vers la Carinthie, et a fait sa jonction, le 10 juin, à Gonobitz (en Craina) avec Gyulai. Mais, plutôt que de se joindre aux troupes de ce dernier, il cherche à rejoindre, par Warasdin,  celles de l’archiduc. Gyulai opèrera jusqu’à la fin de la campagne, de façon indépendante, en Autriche intérieure (Innerösterreich)

On le sait, les 21 et 22 mai, ce sont les journées d’Aspern-Essling, où Napoléon essuie son premier grand revers. Afin d’être en mesure de remporter la prochaine confrontation, qu’il pressent proche, il ordonne à Eugène de se diriger sur Vienne. En conséquence, ce dernier entame sa marche en direction de la capitale autrichienne, par Sankt-Veit, Glan, Neumark et le Murtal.

Le 25 mai, non loin de Sankt-Michael, près de Leoben, il se heurte aux unités de Jellacic, qui, par suite de mauvais renseignements (il a envoyé sa cavalerie dans les montagnes, ne pensant pas en avoir besoin, ce qui lui interdit les reconnaissances), n’a pu s’échapper à temps. Dans le combat qui s’en suit [10], les troupes de Jellacic (environ 8.000 hommes) sont presque entièrement anéanties.

800 hommes tués sur le champ de bataille, plus de 1,200 blessés, 4,270 prisonniers dont 70 officiers, 2 pièces de canon, plusieurs caissons et un drapeau pris par le 9e de chasseurs, furent le résultat de cette brillante affaire. (Mémoires du Prince Eugène)

Le reste (au plus deux à trois mille), atteint Graz, les 26 et 27 mai, mais ne constitue guère un renfort appréciable pour l’armée de l’archiduc, qui aurait pu lui permettre d’empêcher la jonction des troupes du prince Eugène avec celles d’Allemagne. Cette jonction effectuée, Napoléon témoigne de sa satisfaction :

« Soldats de l’armée d’Italie, vous avez glorieusement atteint le but que je vous avais marqué, le Semmering a été témoin de votre jonction avec la grande armée, soyez les bienvenus… Je suis content de vous… Surpris par un ennemi perfide avant que vos colonnes fussent réunies, vous avez avez du rétrograder jusqu’à l’Adige; mais, lorsque vous reçûtes l’ordre de marcher en avant, vous étiez sur le champ mémorable d’Arcole, et là vous jurâtes sur les mânes de nos héros de triompher; vous avez tenu parole à la bataille de la Piave, aux combats de Saint-Daniel, de Tarvis, de Gorice, vous avez pris d’assaut les forts de Malborghetto, de Predel et fait capituler la division ennemie retranchée dans Laybach, vous n’aviez pas encore passé la Drave, et déjà 25,000 prisonniers, 60 pièces de batailles, 10 drapeaux, avaient signalé votre valeur. Depuis, la Drave, la Save, la Muhr, n’ont pu retarder un instant votre marche; la colonne autrichienne de Jellachich, qui, la première, entra dans Munich, qui donna le signal des massacres dans le Tyrol, environnée à Saint-Michel, est tombée sous vos baïonnettes; vous avez fait une prompte justice de ces débris dérobés à la colère de notre grande armée. Soldats, cette armée autrichienne d’Italie, qui un moment souilla par sa présence mes Provinces, qui avait la prétention de briser ma couronne de fer, battue, dispersée, anéantie, grâce à vous, sera un exemple de la vérité de cette devise : Dio me la diede, gui a Chi la tocca. » (Mémoires du Prince Eugène)

Eugène, après une brève visite à Napoléon à Ebersdorf, est de retour, le 30 mai, à Brück an der Mur, puis le 2 juin, à Wiener Neustadt.  De là, il se dirige sur Ödenburg, afin de reprendre en Hongrie la poursuite de l’archiduc. Ce dernier a quitté Graz le 29 mai, pour se diriger, par Gleisdorf et le Raabtal, sur Sankt-Gotthard et Körmend, où il arrive le 1er juin. Là, il dispose de nouveau, avec les troupes de Gyulai, de forces significatives, auxquelles se sont ajoutées une partie de la Landwehr d’Autriche intérieure, dont les bataillons de Graz se retrouveront, avec les honneurs, à la bataille de Raab, le 14 juin.

Le 21 mai, le fort de Prewald avait été conquis

Macdonald fit faire une nouvelle sommation, le 19, au commandant du fort de Prévald, qui capitula le 20; la garnison, forte de 2,000 hommes, composée du régiment François-Charles, 4 compagnies de vétérans, et deux bataillons de landwehr (en tout 2.000 hommes), mit bas les armes, le 21, à quatre heures du matin, et se rendit prisonnière de guerre. Elle fut conduite à Palma-Nova : 2 majors, 4 lieutenants-colonels et 45 officiers de différents grades furent renvoyés sur parole; on trouva dans le fort 18 pièces, dont plusieurs de campagne, et un magasin considérable de munitions de guerre. (Mémoires du Prince Eugène)

puis, le 23 mai, Laibach avait capitulé

Le lieutenant général qui commandait le fort de Laybach, appréhendant d’être enlevé de vive  force dans la matinée du 23, proposa le soir du 22 de capituler. Il commençait à faire nuit, l’ennemi, effrayé du sort qui l’attendait, rendit, par suite de ces démonstrations, un poste qu’on eût eu beaucoup de peine à enlever. (Mémoires du Prince Eugène)

Macdonald s’est alors dirigé sur la Basse Styrie. A Marburg, il se réuni, le 27 mai, avec le corps de Grouchy, qui, sur l’ordre d’Eugène, marche vers lui, par le Savetal. Grouchy arrive à Graz le matin du 30 mai, tandis que les troupes de Macdonald atteignent les faubourgs de la Mur l’après-midi.

Le siège de la forteresse de Graz – le Schlossberg – peut commencer.

 

NOTES

[1] Les Français, environ 6.000 hommes sous le commandement du général de brigade Dessaix, de la division Broussier, sont battus ici par les 3.500 hommes du lieutenant colonel Volkmann (qui sera décoré de l’Ordre de Marie-Thérèse)

[2] Le général de brigade Sahuc (4.800 hommes) se voit surpris par les forces du FML Frimont. Le 35e de ligne est presque complètement détruit.

[3] Le prince Eugène commande à Sacile environ 35.000 hommes, face à l’archiduc Jean, à la tête lui aussi d’environ 35.000 hommes. Impatient, il n’attend pas d’être au complet et doit s’avouer vaincu à la fin de la journée. En deux jours, il a perdu près de 10.000 hommes, tués, blessés ou faits prisonniers. Cette bataille inaugure mal le premier commandement en chef de l’armée d’Italie.

[4]Le prince Eugène a sous ses ordres environ 23.000 combattants, face aux 18.000 autrichiens de Gyulai

[5] Le prince Eugène dispose de 39.000 fantassins (divisions Broussier, Durutte, Lamarque, Pacthod, Fontanelli) et de 5.000 cavaliers (divisions Sahuc, Pully et Grouchy). Les autrichiens, sous les ordres de l’archiduc Jean, ne sont que 18.000 fantassins et 2.750 cavaliers. Les autrichiens perdent près de 10.000 hommes, tués, blessés ou prisonniers, contre un millier environ du coté français.)

[6] San Daniele se trouve à 20 km au nord d’Udine. Les forces sont à peu près égales de part et d’autre, mais les autrichiens perdent environ 2.000 hommes dans cette action.

[7] Venzone se trouve à 30 km au nord d’Udine. Il s’agit là d’un combat entre l’avant-garde française (Dessaix) et l’arrière-garde autrichienne (Strassoldo, Saint-Julien), au cours duquel le général Colloredo est blessé.

[8] Le « siège » de Malborghetto, à 12 km à l’ouest de Tarvisio, s’est déroulé du 14 au 17 mai, sous les ordres du général de division Grenier. 15.000 hommes contre une garnison d’environ 400 défenseurs ! Quant au fort de Prédel, il et tombé le 17 mai, comme le rapporte Eugène à Napoléon, le 19, avec un luxe de détails à la limite du macabre :

Sire, j’avais ordonné ainsi que j’ai eu l’honneur de rendre compte à Votre Majesté, que le fort de Predel fût attaqué hier. Cet ordre a été exécuté hier dans l’après-midi. (…)  En moins d’un quart d’heure, les troupes de Sa Majesté étaient maîtresses du fort : aucun de ses défenseurs n’a pu éviter la mort. Les hommes qu’on a trouvés dans les palissades y ont été égorgés; ceux qui s’étaient retirés dans les blockhaus qui servaient de réduit au fort ont été la proie des flammes, ou chassés par le feu de leur dernier asile, sont venus tomber sous les baïonnettes.

[9] Eugène commande à environ 10.000 fantassins de l’avant-garde de Dessaix (sans cavalerie ni artillerie !), à qui il faut deux jours (16 et 17 mai) pour s’emparer de la petite ville située à la frontière avec l’Italie.

[10] Sankt-Michael se trouve à 6 km au sud-ouet de Leoben. Les forces françaises (12.000 hommes) sont commandées par le général de division Grenier. Les autrichiens (9.000 hommes) sont sous les ordres de Jellacic; leurs pertes s’élèvent à près de 6.500 tués, blessés ou prisonniers.