Correspondance de Napoléon – Décembre 1795

Quartier général, Paris, 28 frimaire an IV (19 décembre 1795).

AU MINISTRE DES FINANCES.

La trésorerie, Citoyen Ministre, devait avoir soldé vingt-cinq mil­lions pour les fourrages de l’armée depuis le 25. Voilà cependant trois jours ; elle continue toujours dans son système de faire manquer l’armée de l’intérieur. Je vous prie, Citoyen Ministre, s’il est vrai que par un système de malveillance l’on cherche à faire manquer cette armée, de pousser si vivement les agents de la trésorerie qu’ils soient enfin obligés de se démasquer.

Il est indispensable que l’on ne tarde pas plus longtemps à effectuer ce payement ; autrement nous serions obligés, pour me pas lais­ser manquer le service, à prendre chez le fermier.

Vous sentez combien cette mesure serait dangereuse.

BUONAPARTE.