1813 – Douzième Bulletin de la Grande Armée
, 7 juin 1813.
Le quartier-général de S. M. l’empereur était à Bunzlau. Tous les corps d’armée étaient en marche pour se rendre dans leurs cantonnements. L’Oder était couvert de bateaux qui descendaient de Breslau à Glogau, chargés d’artillerie, d’outils, de farine et d’objets de toute espèce pris à l’ennemi.
La ville de Hambourg a été reprise le 30 mai, de vive force. Le prince d’Eckmühl se loue spécialement de la conduite du général Vandamme. Hambourg avait été perdu, pendant la campagne précédente, par la pusillanimité du général Saint-Cyr: c’est à la vigueur qu’a déployée le générai Vandamme, du moment de son arrivée dans la trente-deuxième division militaire, qu’on doit la conservation de Brême, et aujourd’hui la prise de Hambourg. On y a fait plusieurs centaines de prisonniers. On a trouvé dans la ville deux ou trois cents pièces de canon, dont quatre-vingts sur les remparts. On avait fait des travaux pour mettre la ville en état de défense.
Le Danemark marche avec nous: le prince d’Eckmühl avait le projet de se porter sur Lubeck. Ainsi, la trente-deuxième division militaire et tout le territoire de l’empire sont entièrement délivrés de l’ennemi.
Des ordres ont été donnés pour faire de Hambourg une place forte: elle est environnée d’un rempart bastionné, ayant un large fossé plein d’eau, et pouvant être couvert en partie par des inondations. Les travaux sont dirigés de manière que la communication avec Hambourg se fasse par les îles, en tout temps.
L’empereur a ordonné la construction d’une autre place sur l’Elbe, à l’embouchure du Havel. Königstein, Torgau, Wittemberg, Magdebourg, la place du Havel et Hambourg, compléteront la défense de la ligne de l’Elbe.
Les ducs de Cambridge et de Brunswick, princes de la maison d’Angleterre, sont arrivés à temps à Hambourg, pour donner plus de relief au succès des Français. Leur voyage se réduit à ceci: ils sont arrivés, et se sont sauvés.
Les derniers bataillons des cinq divisions du prince d’Eckmühl, lesquelles sont composées de soixante-douze bataillons au grand complet, sont partis de Wesel.
Depuis le commencement de la campagne, l’armée française a délivré la Saxe, conquis la moitié de la Silésie, réoccupé la trente-deuxième division militaire, confondu les espérances de nos ennemis.