[ed-logo id=’7324′]

Latest Posts

Shubert – Août 1813

3. Nous allons à Strigau. La veille le fameux Jomini (chef de l’État major du 3e corps) passa chez nous.

4. Nous marchons à Bolkenhagen, où nous restons le 5.

6. Marche à Schonau :l’avant-garde marche à Goldberg, évacuée par l’ennemi, Kaisaroff  [1]Paisii Kaisarov servait auprès de Kutuzov à la fin de 1812 et, en 1813, il commande l’avant-garde cosaque avec son détachement est attaqué à Lähn et repoussé.

7. Nous marchons à Zobten. Rudzevitsch [2]Alexander Yakovlevich Rudzevich est chef d’état-major et commande l’avant-garde du corps de Langeron dans l’armée de Silésie.   avec l’avant-garde attaque l’ennemi à Sibeneichen, et le repousse ; en attendant Macdonald arrive pour secourir Lauriston du côté de Lahn, et vers le soir nous sommes forcés de repasser le Bober. Les Prussiens qui devaient ne même temps attaquer Lowenberg, n’y arrivent qu’avec leur avant garde, ayant découvert un corps ennemi près du Graditzberg.

8. L’ennemi évacue Lahn et Sibeneichen. Sacken est vis-à-vis de Bunzlau, nous restons en place.

9. L’ennemi fait mine de se retirer ; tout d’un coup il passe le Bober à Lovenberg ; attaque les Prussiens, et cherche à passer entre nous et eux ; une affaire très chaude commence, et finit par notre retirade à Pilgramsdorf. Sacken est en même temps attaqué à Buntzlau et se replie. On dit que Napoléon est arrivé.

10. Je suis envoyé chez Kapzevitsch, partant sur le Vogtsberg. L’ennemi nous attaque à 11 heures avec 10 à 12,000 hommes ; nous nous retirons en nous battant derrière Goldberg ; l’armée marche à Hammersdorf ; dans la nuit je retourne chez Korff.

11. Le général Blücher forme un projet d’attaque, croyant avoir des nouvelles sûres que la grande armée française est partie, et qu’il n’y a contre nous que Lauriston. Nous marchons à Goldberg, et l’affaire va bon train. York [3]Hans David Ludwig York, Graf von Wartenburg, commande le 1er corps prussien de l’armée de Silésie.   et Sacken doivent tourner l’ennemi, mais Sacken rapporte qu’il y a eu un corps ennemi à Liegnitz et nous nous retirons derechef à Hammersdorf.

12. Nous marchons jusque Jauer.

13. Nous avançons avec la cavalerie jusque Seichau. L’armée à Hammersdorf. Les Prussiens à notre droite. L’ennemi reste immobile dans la position devant Goldberg ayant Plaunitz devant son front.

14. À huit heures l’ennemi nous attaque, et repousse l’avant-garde sur la position, où nous le recevons de pied ferme. Nous nous battons toute la journée ; il y eut la plus terrible canonnade depuis Borodino, et nous gardons le champ de bataille. Il pleuvait discontinuablement (sic), de manière qu’il n’y eut presque pas de feu de mousqueterie.  En attendant les Prussiens et Sacken avancent et <emboutent> l’ennemi, prennent 50 canons et quelques milliers de prisonniers [4]Shubert fait ici référence à la bataille de Katzbach (26 août 1813.)  . Mouillés jusqu’aux os nous couchons dans une misérable chaumière n’ayant rien à manger.

15. À la pointe du jour notre avant-garde poursuit l’ennemi ; il veut tenir à Goldberg, un carré de 4 bataillons est sabré et 8 pièces prises. Le quartier général couche à Goldberg. Le chemin ressemble à celle de Moscou à Wilno. Il pleuvait sans cesse ; la Katzbach était débordée.

16. L’armée reste à Goldberg ; l’avant-garde poursuit l’ennemi et lui prend à Pilgramsdorf 6 canons et un millier de prisonniers. Les Prussiens le poursuivent aussi et prennent 9 pièces. On reçoit la nouvelle que Bernadotte à gagné une bataille [5]Bataille de Gross Beeren (23 August 1813). à 4 lieues de Berlin, qu’il a pris 27 pièces, 2000 hommes et qu’il marche vers Torgau ; que Wittgenstein a pris le camp retranché de Pirna.

À la fin le temps commence à s’éclaicir ; nous marchons vers Lowenberg. Chemin faisant on apprend que la colonne ennemie qui était dirigée sur cette ville, n’ayant pas pu passer le Bober, vu l’inondation, et qu’elle s’était portée sur Buntzlau. La division française partie de Schonau, s’était retirée la veille sur Zobten, n’y avait pas pu passer non plus ; elle marcha donc sur Lowenberg pour tâcher d’y effectuer son passage ; c’est là qu’elle fut rencontrée par notre avant-garde sous les ordres de Rudzevitsch. Dès que l’on entendit la canonnade, Korff pris toute la cavalerie et se porta sur Zobten, se faisant suivre par le corps du prince Sherbatov. L’ennemi s’était placé sur de grandes hauteurs le dos appuyé à la rivière, et faisant un feu d’artillerie bien violent. On envoya deux régiments de chasseurs pour le prendre en dos ; l’affaire fut terminée en moins d’une heure. 16 canons, 4 aigles, la division entière consistant en 4 régiments d’infanterie avec son commandant le général Puthaud [6]Puthaud commande une division du 5e corps. , furent pris ou noyés dans le Bober. Tel fut le résultat, qui nous coûta peu de chose.

18. L’armée se concentre à Zobten, on choisit le point de passage à Dippelsdorf, où il y a une division de troupes westphaliennes avec 20 canons à Lowenberg, et on en confie le commandement à Korff.

19. On commence à mettre les pontons dans la nuit ; mais à cause de la rapidité du Bober, et de l’ignorance des pontonniers nous ne passons avec le détachement que vers les 9 heures sans que l’ennemi nous oppose des obstacles, qui s’était en allé pendant la nuit. L’avant garde de Saint-Priest avait poussé la veille jusque près de Greiffenberg. Nous marchons à Greiffenberg. Nous marchons à Seiffersdorf par un chemin abominable ; l’avant garde de Rudzevitsch passe à Braunau, et avance jusque Lauban. Nous recevons la nouvelle que Wittgenstein a attaqué Dresde le 14 et qu’il a été repoussé avec une perte sensible ; que Napoléon avec son armée a passé l’Elbe à Konigstein, et que là-dessus notre grande armée avait pris position près d’Altenbourg. (No. 2).

20. L’avant-garde passe le Lucies à Lauban ; nous restons tranquilles. Sacken marche jusque Naumburg. Bennigsen avec son armée avance du coté de Breslau, qu’il a déjà passé. On vient au Te-Deum pour l’évacuation de la Silésie, et vers le soir nous marchons à Lauban avec notre cavalerie.

21. À l’aube du jour nous marchons à Kahna, mais l’ennemi avait déjà évacué Görlitz ; les avant-postes sont poussés jusque Lobau. Les polonais quittent Zittau.

22. Nous marchons à Görlitz ; l’avant-garde sous Vasilitschikoff marche jusque Hochkirch. On reçoit la nouvelle que Vandamme avec 40000 hommes avait passé l’Elbe à Konigstein ; qu’il avait été attaqué le 18 par notre armée à Kulm près de Toplitz ; le corps entièrement détruit ; lui-même, 6 généraux, 20000 hommes, plus de 60 canons pris etc. Tauenzien [7]Boleslav Friedrich Emmanuel Tauenzien von Wittenberg, commande le 4e corps prussien de l’armée du Rhin.   près de Lucka avait pris 1500 hommes et 11 canons ; Chernishev [8]Alexander Chernishev commande un détachement de cavalerie légère.   en avait pris 2000 et 9 pièces, Barclay a reçu le premier Saint-Georges, Schwartzenberg et Blücher – Saint-André ; Ostermann [9]Alexander Osterman-Tolstoy commande la Garde à l’armée de Bohème  (qui a eu le bras emporté) – Saint-George 2e classe ; Miloradovitsch, une épée en diamants et 50000 roubles ; Langeron – un monogramme  [10]Langeron avait reçu la permission d’avoir, sur son uniforme, un monogramme portant les initiales de l’empereur Alexandre   et 30000 roubles. Sacken fait général d’infanterie

23. Nous marchons à Bautzen ; près de Hochkirch nous recevons la nouvelle que Napoléon avec ses gardes est arrivé ; que l’ennemi s’est arrêté, qu’il a repris Hochkirch et qu’il avance ; nous restons à Lobau.

24. À 1 heure la nuit nous marchons à Gorlitz, où on prend position sur la Landscrone. Vers les 5 heures l’après-midi l’ennemi pousse tellement l’avant-garde que l’armée est obligée de passer la Neisse, et même dans un grand désordre. Enfin tout passe heureusement, grâce à la bêtise de l’ennemi qui ne savait pas profiter des circonstances. Pour nos personnes nous allons à Lauban.

25. L’armée arrive à Lauban et passe la Lucies. L’avant-garde ennemie passe la Neisse, mais ne serre pas la nôtre.

26. De même parfaite tranquillité.

27. On forme un projet d’attaque sur Gorlitz ; nous marchons de grand matin à Ostrig, où nous arrivons vers le soir ; Saint–Priest passe la rivière et campe de l’autre côté de la ville.

28. Nous marchons à Bernsdadtel ; Saint–Priest attaque les Polonais [11]Les Polonais forment le Ve corps dans l’armée française.   à Lauban et les en chasse. L’ennemi au lieu de nous attaquer en marche, s’en va. Jork qui devait l’attaquer en front n’arrive pas. Vers le soir notre cavalerie occupe Reichenbach, et Sacken Gorlitz.

29. Jour de relâche (sic) ; l’ennemi se retire vers Bautzen.

30. On reçoit la nouvelle de la victoire remportée le 6 de septembre (nouveau style)  [12]Bataille de Denewitz (6 septembre 1813)  , par le prince héréditaire (note : Bernadotte), sur Ney. 60 canons et 10000 hommes de pris en étaient le résultat. À 3 heures l’après-dîner nous marchons par un chemin affreux à Neusalza.

31. Jour de relâche. On apprend que la grande armée se bat depuis deux jours, mais on ne sait ni où, et ni comment.

 

References

References
1 Paisii Kaisarov servait auprès de Kutuzov à la fin de 1812 et, en 1813, il commande l’avant-garde cosaque
2 Alexander Yakovlevich Rudzevich est chef d’état-major et commande l’avant-garde du corps de Langeron dans l’armée de Silésie.
3 Hans David Ludwig York, Graf von Wartenburg, commande le 1er corps prussien de l’armée de Silésie.
4 Shubert fait ici référence à la bataille de Katzbach (26 août 1813.)
5 Bataille de Gross Beeren (23 August 1813).
6 Puthaud commande une division du 5e corps.
7 Boleslav Friedrich Emmanuel Tauenzien von Wittenberg, commande le 4e corps prussien de l’armée du Rhin.
8 Alexander Chernishev commande un détachement de cavalerie légère. 
9 Alexander Osterman-Tolstoy commande la Garde à l’armée de Bohème
10 Langeron avait reçu la permission d’avoir, sur son uniforme, un monogramme portant les initiales de l’empereur Alexandre
11 Les Polonais forment le Ve corps dans l’armée française.
12 Bataille de Denewitz (6 septembre 1813)