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Lettres de Joubert – 4 février 1797

Trente, le 4 février 1797


Je suis à Trente, et Mantoue est à nous; sa garnison est prisonnière de guerre. Vous voyez que nous savons en Italie rendre aux Autrichiens les coups qu’ils nous portent sur le Rhin.

Ma marche a été des plus pénibles: pluie et neige, redoutes sur redoutes dans des gorges, j’ai tout forcé avec 8 ou 9000 hommes, et j’ai passé Trente, après avoir fait 2000 et tant de prisonniers dans mes différentes rencontres avec l’ennemi; il m’a laissé 3000 malades dans ses hôpitaux.

Je m’occupe à établir ma ligne, opération pénible. En deux jours, j’ai fait dans les montagnes, à travers les glaces et la neige, plus de quinze lieues à pied. Je loge dans le palais du prince-évêque; j’y fais les honneurs de sa maison à mon état-major et aux officiers de ma division; et avec tout cela je n’ai point de repos, et mes chevaux n’en ont que quand la montagne me force d’aller à pied. Ce soir, la musique du prince nous réjouira à souper pour célébrer la prise de Mantoue. J’attends Wurmser et son état-major à son passage. Voilà de beaux moments; il faut faire en sorte qu’ils ne se changent pas en cyprès: c’est mon affaire. 

Bonaparte m’anonce 20000 hommes sous mes ordres dans le Tyrol, ma division composée de 10000 hommes, et deux autres composées de cinq chacune.

Voilà un beau rôle; vienne ensuite la paix, je n’aurai plus rien à désirer.