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La médaille de Sainte-Hélène

Jacques Durand, né à Lay (près de Roanne) mort en 1873 à 80 ans, simple soldat de la classe 1793, a participé aux campagnes napoléoniennes. Il y a quelques années, Bruno Durand retrouve la trace de son ancêtre, au travers de son Certificat de la Médaille de Sainte-Hélène. Le 11e tirailleurs de la Jeune Garde au Dépôt de Paris, dans lequel servit son aïeul, fut créé en avril 1813 et dissous un an plus tard. Incorporé en avril, il resta semble-t-il au dépôt de la Garde à Paris jusqu’en novembre, date à laquelle il rejoignit la division Roguet, sans doute à Bréda, puis à la défense des d’Anvers (Belgique). Le régiment est à Lille au moment de son « auto-dissolution » début avril (sur les registres du SHAT, on voit que les soldats rentrent chez eux sans attendre la dissolution, après l’abdication de l’Empereur : ils sont toutefois inscrits comme déserteurs…et le régiment est dissous quelques jours plus tard.).

Merci à Bruno Durand de nous avoir envoyé ce document et la permission de le publier

Médaille de Sainte-Hélène avec son coffret
Médaille de Sainte-Hélène avec son coffret

 

 

Le diplôme de la Médaille de Sainte-Hélène
Le diplôme de la Médaille de Sainte-Hélène

 

 

Jean-Roch Coignet
Jean-Roch Coignet

L’un des plus célèbres médaillés
J.R. Coignet

15 avril 1821 – Dans son exil de Sainte-Hélène, Napoléon dicte son testament, qui comporte trois parties. La troisième, que l’on doit comprendre comme un acte de reconnaissance à l’égard de ceux qui, de 1792 à 1815, avaient combattu pour la gloire et l’indépendance de la France. Dans ce but, il lègue la moitié de son patrimoine privé, qu’il estime alors à 200 millions de francs.

Seulement voilà, le traité de Fontainebleau, du 11 avril 1814, a décidé que les biens que l’empereur possédait encore, au moment de son abdication, doivent revenir à la Couronne, et, le 5 août 1818, ces biens sont confisqués au bénéfice du trésor Royal.

Alors, ce don de Napoléon à ses soldats, un vœu pieux ?

Pas tout à fait. Arrivé sur le trône impérial, le neveu de Napoléon, Napoléon III décide d’honorer la parole de son oncle. Le 12 août 1857, un décret signé à Saint-Cloud, institue la médaille de Sainte-Hélène.« J’ai voulu «  a précisé l’empereur, « qu’une médaille vienne rappeler à tous ceux qui avaient servi dans nos armées, la dernière pensée de leur chef. »

La médaille de forme ronde, dessinée par le graveur Albert Barre, est en bronze patiné, et est entourée, sur les deux faces, d’une couronne de lauriers entrant, par ses extrémités, dans une couronne impériale ornées de huit aigles, dont les têtes sont tournées vers la gauche. Ses dimensions: 50 mm de haut – 31 mm de large. Il existe des modèles en or, en argent ou émaillés. La médaille est suspendue à un ruban vert à cinq raies rouges.

A l’envers de la médaille, le profil droit de Napoléon Ier, avec, de part et d’autre, l’inscription NAPOLÉON Ier EMPEREUR.

A l’avers, une inscription circulaire CAMPAGNES DE 1792 A 1815, et, sur neuf lignes: A SES COMPAGNONS DE GLOIRE – SA DERNIÈRE PENSÉE – STE HÉLÈNE – 5 MAI 1821.

Les médailles sont livrées dans une boite en carton recouvert de papier glacé blanc, sur le couvercle de laquelle apparaissent une aigle couronnée et l’inscription: AUX COMPAGNONS DE GLOIRE DE NAPOLEON I – DÉCRET IMPÉRIAL DU 12 AOÛT 1857.

Ces médailles étaient accompagnées d’un diplôme, de 29 cm x 19 cm, au centre duquel se trouve le dessin de l’envers de la médaille. Le diplôme indique le nom et le grade du  titulaire, ainsi que l’unité dans laquelle il a servi. Enfin, il porte le timbre sec de la Grande Chancellerie de l’Ordre Impérial de la Légion d’Honneur et la signature du Grand Chancelier.

On estime à environ 400 000 titulaires, en France et à l’étranger (les archives ont disparu dans l’incendie du palais de la Légion d’Honneur durant la Commune).  La première distribution avait eu lieu le 15 août 1857: Jérôme Bonaparte (âgé de 75 ans), les maréchaux Vaillant (ministre de la guerre), Magnan, Pelissier, Baraguay d’Hillier, l’amiral Amelin (ministre de la marine) sont parmi les tous premiers médaillés. L’un des plus célèbres parmi les plus humbles: le Capitaine Coignet.

Notons que Napoléon III ordonna également que l’on fît droit aux demandes des femmes qui avaient été employées dans les armées du 1er Empire.

Sources:

La médaille de Sainte-Hélène, Paul Ganière, in Dictionnaire Napoléon
La médaille de Sainte-Hélène, Revue de l’Association Belge Napoléonienne, numéro 80
La médaille de Sainte-Hélène, A. Turquin.

Il existe un excellent site Internet sur la médaille de Ste Hélène, sur lequel sont recensés plus de 98 000 médaillés. On y trouve la carte des départements français déjà analysés et l’on peut faire une recherche sur son nom de famille. À ne pas manquer !

Robert Ouvrard – Documents Bruno Durand