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La campagne de 1809 – de Paris au Danube (12-18 avril)

Infanterie wurtembergeoise. Markus SteinInfanterie wurtembergeoise. Markus Stein

Napoléon rejoint le front

Activité, activité, vitesse ! [i]

Infanterie francaise
Infanterie francaise

Ordre de bataille francais en avril 1809

C’est le 12 avril[ii] que Napoléon avait reçue la dépêche de Berthier[iii], qui lui annonçait que les Autrichiens avaient passé l’Inn. Il était alors en train de conférer avec Clarke et Cambacérès. « Ils ont passé l’Inn ; c’est la guerre » leur dit-il.

Dans la nuit, accompagné de l’impératrice Joséphine, il se met en route, décidé à rejoindre le théâtre des opérations au plus vite. Et rapide, il va l’être. Le 14 il passe à Bar-le-Duc, arrive le 15 au matin à Strasbourg[iv]. Il y apprend que les Autrichiens s’en sont pris aux porteurs français de dépêches diplomatiques.

Il faut avoir soin que M. de Metternich ne s’échappe point[v]. J’apprends qu’on retient mes légations, et celle de la Confédération du Rhin. Entendez-vous là-dessus avec le ministre de la police. Il faut faire mettre dans les journaux des articles qui fassent voir l’indignité de la conduite de l’Autriche d’attaquer, tandis qu’elle déclare vouloir rester sur la défensive, et lorsque les légations n’ont pas encore été rappelées. (Napoléon à Champagny – 15 avril) [vi]

Il repart, cette fois sans Joséphine, s’arrête au château d’Ettlingen, où il rend visite à Stéphanie de Beauharnais, va coucher à Durlach. Le lendemain, le voyage continue par Pforzheim et Ludwigsburg, le 16, à 4 heures du matin, où Napoléon rencontre rapidement  le roi Frédéric de Wurtemberg, son allié. A sa question « Quel est le plan de Votre Majesté pour la guerre ? », l’empereur répond : « Nous irons à Vienne ! »

En route, Napoléon rencontre Savary, qui lui remet une lettre de Berthier, écrite quelques heures avant :

Sire, l’ennemi se montre en force sur les points de l’Isar qu’il a passé. Il paraît avoir des projets sur notre droite et sur notre gauche. Voilà la position actuelle de notre armée. M. le duc de Rivoli à Augsbourg; le corps d’Oudinot à Aich; les Wurtembergeois à Rain, Donauwörth et Neubourg. A Ingolstadt, Geissenfeld et Wohbourg se trouveront réunies ce soir les trois divisions bavaroises. La division Friant était à Neumark et doit se trouver maintenant sur l’Altmuhl où elle tiendra tant qu’elle pourra. Le général de Wrède occupe Neustadt. Le duc d’Auerstaedt a son quartier général à Ratisbonne avec le reste de ses troupes et la division Saint-Hilaire La réserve de cavalerie, que le duc d’Auerstaedt a employée sans instructions dans l’affaire que son corps a eue en se reployant d’Amberg, se trouve : les cuirassiers à Neubourg et la cavalerie légère sur Ingolstadt; ils éclairent les rives droite et gauche du Danube jusqu’à ce qu’il leur soit donné des ordres de mouvement. L’attaque sur Ratisbonne et l’affaire qui a eu lieu à Amberg sont peu de choses. J’attends Votre Majesté avec impatience[vii]; c’est le moment de décider son plan de campagne. Ses troupes sont à peu près comme Elle le désirait, à l’exception de la réserve de cavalerie et de la division Saint-Hilaire qui n’auraient pas dû quitter Ratisbonne pour suivre le duc d’Auerstaedt; mais enfin, tout cela est réparé. — P.-S. J’aurais été tiré d’un grand embarras, Sire, si votre dépêche télégraphique du 10, arrivée le 13 à Strasbourg, et remise ici le 16, me fût arrivée plus tôt. J’aurais rempli vos vues; mais en relisant bien votre instruction, vous paraissez tenir fortement à Ratisbonne. C’est la position que nous occupons; j’aurais préféré celle qui nous concentrait sur le Lech.

Charles-Étienne Gudin de la Sablonnière. Portrait des généraux francais
Charles-Étienne Gudin de la Sablonnière. Portrait des généraux francais

La lettre de Berthier provoque, de la part de Napoléon, une réponse énergique :

Mon Cousin, je reçois votre lettre par laquelle vous m’annoncez que vous faites partir le corps d’Oudinot pour Ratisbonne. Vous ne me faites pas connaître ce qui nécessite une mesure si extraordinaire qui affaiblit et dissémine mes troupes. Je pense que, si vous n’avez pas été porté à cette décision par des motifs extraordinaires, vous ordonnerez au général Oudinot d’arrêter son mouvement et de se placer entre Ratisbonne et Augsbourg, afin d’être en mesure de se porter sur cette dernière place, si le cas l’exigeait. Quant à l’ordre d’occuper Straubing par le général de Wrede, je ne le comprends pas, parce que j’ignore pourquoi il l’a évacué. Quant à l’ordre d’occuper Landshut, je ne le trouve pas raisonnable. Le maréchal Lefebvre avait bien fait de concentrer ses forces à Munich; deux divisions sont plus fortes qu’une. Je ne comprends pas bien l’esprit de votre lettre du 13 au soir, et j’aurais préféré savoir mon armée concentrée entre Ingolstadt et Augsbourg, les Bavarois en première ligne, comme s’était placé le duc de Danzig, jusqu’à ce que l’on sache ce que l’ennemi veut faire. Il me tarde d’avoir des nouvelles du duc d’Auerstaedt. Il faut se conformer à mon instruction, qui est de rallier mon armée et de l’avoir dans la main. Si l’ennemi devait déboucher par le Tyrol et que l’on fût dans le cas de donner bataille à Augsbourg sans que le général Oudinot y fût, ce serait un grand malheur. Si, d’un autre côté, on était obligé d’abandonner Augsbourg, qui n’est pas encore en état de se défendre, et de livrer ainsi nos magasins d’Ulm, ce serait encore un grand malheur. Tout était par­fait si le duc d’Auerstaedt eût été près d’Ingolstadt, le duc de Rivoli avec les Wurtembergeois et le corps d’Oudinot auprès d’Augsbourg. Puisque l’ennemi a attaqué, il faut savoir quel est son plan. Le prin­cipal est qu’Oudinot soit à Augsbourg avant l’ennemi, et qu’il ait les yeux bien ouverts. Quant au duc d’Auerstaedt, aux divisions Saint-Hilaire, Nansouty et Montbrun, l’instruction est pour eux comme pour tout le monde : se concentrer entre Ratisbonne, Ingolstadt et Augsbourg ; de sorte qu’il fallait faire juste le contraire de ce que vous avez fait. Il est possible que je parte d’ici aujourd’hui de manière à arriver ce soir à Dillingen. Écrivez-moi par cette route. (Ludwigsburg – 16 avril)[viii]

Francois-Joseph Lefebvre. Portraits des généraux francais
Francois-Joseph Lefebvre. Portraits des généraux francais

Le même soir, à minuit, il est à Alen. Il écrit aussitôt à Masséna :

Mon Cousin, je suis arrivé à Stuttgart. Je suppose que vous occupez la tête de pont de Landsberg par un détachement, et que vous faîtes faire des patrouilles sur votre extrême droite. J’ai appris qu’on avait envoyé le général Oudinot sur Ratisbonne. J’ai donné l’ordre qu’il arrêtât son mouvement et se tînt à portée de vous, afin qu’il pût vous rejoindre, avant l’ennemi, sous Augsbourg, et que, si les Autri­chiens tentaient quelque chose, votre corps, celui d’Oudinot, celui du général Vandamme et celui du duc de Danzig fussent réunis. Faites reconnaître une position qui est assez loin derrière Munich, celle de Dachau. J’attends de savoir ce que l’ennemi aura fait du côté de la Bohème. Il est à penser que les bataillons qui doivent venir d’Italie pour vous renforcer en auront été empêchés par l’insurrection du Tyrol et auront rétrogradé sur Trente. Écrivez-moi par Dillingen, où il est possible que j’aille ce soir.[ix]

Le lendemain, il est effectivement à Dillingen, où il rencontre le roi de Bavière, Maximilien [x], qui a fuit sa capitale lorsque les Autrichiens se sont approché de Munich. « Sire, tout est perdu pour nous si Votre Majesté n’agit pas rapidement ». « Rassurez-vous », lui répond Napoléon, « vous rentrerez sous peu de jours à Munich. »

Le 17 avril, à six heures du matin, l’empereur arrive à Donauwörth. Le maréchal Berthier ne s’y trouve pas, car il est parti pour Augsbourg.

Mon Cousin, j’arrive à Donauwörth. J’aurais bien désiré vous y trouver; mais, dans l’idée que j’allais à Augsbourg, vous étiez parti pour cette ville. J’ignore absolument où se trouve le duc d’Auerstaedt, et je vois que personne ne sait précisément où il est. Le général Vandamme m’assure que l’ennemi est à Ratisbonne. Cela étant, il me semble que ma position est plus naturellement établie ici qu’à Augsbourg, Donauwörth étant le quartier général et le point de réu­nion de deux corps. J’aurais désiré que vous, allant à Augsbourg, vous eussiez laissé ici Monthion. Rendez-vous le plus tôt possible ici. [xi]

C’est un secrétaire qui transmet à Napoléon les rapports sur la situation de l’armée française, au 15 avril. Il se rend compte qu’au lieu d’être concentrée, comme il l’espérait, elle est dangereusement dispersée.

La première décision de l’empereur est donc de rappeler à lui Berthier. Lorsque celui-ci arrive, peu avant midi, il est rassuré, car il est accueilli par un laconique «  Bonjour, prince. J’ai dû changer une partie des dispositions que vous aviez prises. ». [xii] Après une séance de travail de trois heures, durant laquelle les ordres aux différents chefs des corps d’armée sont travaillés, Napoléon dicte sa première Proclamation à l’armée :

« Soldats! Le territoire de la Confédération a été violé ! Le général autrichien veut que nous fuyions à l’aspect de ses armes et que nous lui abandonnions le territoire de nos alliés. J’arrive au milieu de vous avec la rapidité de l’aigle.

« Soldats! J’étais entouré de vous lorsque le souverain d’Autriche vint à mon bivouac de Moravie. Vous l’avez entendu implorer ma clémence et me jurer une amitié éternelle. Vainqueurs dans trois guerres, l’Autriche a dû tout à notre générosité : trois fois elle a été parjure ! Nos succès passés nous sont un sûr garant de la victoire qui nous attend. Marchons donc, et qu’à notre aspect l’ennemi reconnaisse ses vainqueurs ! ».

« Cette proclamation fut reçue avec enthousiasme par l’armée »[xiii]

Puis il dicte de nouvelles instructions à ses chefs de corps d’armée ou complètent celles qu’ils ont déjà,

Aides de camp de Berthier. Daprès Knötel
Aides de camp de Berthier. Daprès Knötel

A Davout, il donne l’ordre de quitter Ratisbonne :

Mon Cousin, j’arrive à Donauwörth. J’apprends que vous occupez Ratisbonne. Mon intention a toujours été  de concentrer mes troupes derrière le Lech. Repliez-vous avec toutes vos troupes sur Ingolstadt. Je donne ordre au duc de Danzig de tenir en respect le corps de Landshut[xiv] et de protéger votre mouvement. La division Friant doit également se replier sur Ingolstadt ; il peut cependant garder des postes d’observation sur l’Altmühl, en considérant l’Altmühl comme une grande tête de pont, à six lieues d’Ingolstadt. Tenez vos troupes resserrées et en ordre ; et si, dans ce mouvement brusque auquel l’ennemi ne s’attend pas, vous trouvez moyen de tomber sur la colonne de Landshut, si elle s’est avancée, ce sera une superbe occasion; mais ne vous éloignez pas de plus d’une demi-marche pour la faire naître.

Pour vous rendre à Ingolstadt, vous devez passer par Neustadt. De Neustadt, où vous ne pourrez être que demain soir 18, je serai à même de vous donner des ordres. Toutefois, si vous n’en recevez pas, vous devez continuez votre mouvement sur Geisenfeld, vous trouvant ainsi à trois lieues d’Ingolstadt, sans jamais passer sur la rive gauche.

J’attends avec impatience des nouvelles de l’ennemi. Quel est le corps d’armée autrichien qui a débouché à Landshut ? Où se porte­ t-il ? Quelle est la marche des autres colonnes ennemies, dont vous ou le général de Wrede auriez connaissance ?[xv]

Officier de Chasseurs wurtembergeois - Martin Engelbrecht
Officier de Chasseurs wurtembergeois – Martin Engelbrecht

A Lefebvre de se porter au devant des Autrichiens

Mon Cousin, je donne ordre au duc d’Auerstaedt de se porter d’abord par Neustadt pour s’appuyer sur Ingolstadt. Mon intention est que vous vous rendiez à l’avant-garde, à Neustadt, où se trouve le général de Wrede, et que vous réunissiez vos troupes pour tenir en respect le corps de Landshut, ou vous porter au secours du duc d’Auerstaedt, s’il était nécessaire, pendant qu’il fera son mouvement, et coopérer à la défaite du corps de Landshut, si le retour inopiné du duc d’Auerstaedt le surprenait et mettait à même de lui faire du mal. J’attends avec impatience des nouvelles de l’ennemi. Quel est le corps d’armée autrichien qui a débouché à Landshut ? Où se porte­ t-il ? Quelle est la marche des autres colonnes dont vous ou le général de Wrede auriez connaissance ?

  1. S. Je reçois à l’instant la lettre ci-jointe du général de Wrede. Vous sentez combien il est important de tenir votre corps réuni pour soutenir le duc d’Auerstaedt et lui donner le temps de se replier sur Neustadt et Geisenfeld. Il n’y a pas d’inconvénient que vous lui fassiez connaître les positions que vous prenez pour protéger son mouvement, et que vous lui fassiez connaître que je lui ai envoyé, à dix heures du matin, l’ordre de se porter sur Ingolstadt par la rive droite du Danube. [xvi]
116 avril - Affaire de Landshut
16 avril – Affaire de Landshut

Enfin, à Masséna d’accélérer son mouvement en direction de Freising, après avoir mis Augsbourg en état de se défendre contre toute attaque et contre tout siège pouvant durer « douze à quinze jours ». Le but de son mouvement est de

se combiner avec (celui) de l’armée, pour prendre l’ennemi en flagrant délit et détruire ses colonnes. Il faut donc que vous soyez léger, que vous n’ayez point de queue, que le parc d’artillerie soit avec le corps d’armée, que, deux heures après qu’il aura débouché, il n’y ait plus rien sur la route. [xvii]

Le 18 avril, toujours à Donauwörth, Napoléon envoie ses dernières instructions.

A Lefebvre :

Le général Savary arrive; il m’a remis vos deux lettres, qui m’instruisent que vous avez reçu mes ordres. J’espère qu’à trois heures du matin vous aurez mis en marche, pour se porter en avant, la division du Prince royal, afin de réunir vos trois divisions. Il paraît que l’archiduc Charles, avec trois corps d’armée, se dirige entre Landshut et Ratisbonne; il faut donc que vous manœuvriez sur son flanc gauche, pour garder sa marche sur Ratisbonne, maintenir votre communication avec le duc d’Auerstaedt, et faire une diversion qui occupe un nombre d’hommes égal au vôtre. J’espère qu’avant neuf heures du matin vous serez de votre personne avec les divisions de Wrede et Deroy; et vous ferez comprendre aux Bavarois ce que j’attends d’eux dans ces journées. J’espère qu’avant onze heures la division du Prince royal aura rejoint, et que vous donnerez avec plus ou moins d’activité, selon que vous apprendrez que le duc d’Auerstaedt sera plus ou moins engagé.

Le duc de Rivoli et le général Oudinot sont en marche sur Pfaffenhofen, où ils seront ce soir. Je me porte moi-même à Ingolstadt. Envoyez-moi souvent de vos nouvelles dans la journée, si cela est nécessaire. Vous sentez l’urgence de la circonstance; je n’ai pas besoin de vous recommander d’agir sérieusement. Communiquez avec le duc d’Auerstaedt et faites-lui connaître ce que vous apprendrez par les déserteurs, afin qu’il agisse selon les circonstances. » [xviii]

 

A Masséna :

Dans un seul mot vous allez comprendre ce dont il s’agit. Le prince Charles, avec toute son armée, a débouché hier de Landshut sur Ratisbonne; il avait trois corps d’armée évalués à 80,000 hommes.

Les Bavarois se sont battus toute la journée avec son avant-garde, entre Siegenburg et le Danube. Cependant, aujourd’hui 18, le duc d’Auerstaedt, qui a 60,000 hommes français, part de Ratisbonne et se porte sur Neustadt. Ainsi lui et les Bavarois agiront de concert contre le prince Charles. Dans la journée de demain 19, tout ce qui sera arrivé à Pfaffenhofen de votre corps, auquel se joindront les Wurtembergeois, une division de cuirassiers et tout ce qu’on pourra, pourra agir, soit pour tomber sur les derrières du prince Charles, soit sur la colonne de Freising et de Moosburg, et enfin entrer en ligne. Tout porte donc à penser qu’entre le 18, le 19 et le 20, toutes les affaires d’Allemagne seront décidées. Aujourd’hui 18, les Bavarois peuvent encore continuer à se battre sans grand résultat, puisqu’ils cèdent toujours du terrain; mais ils harcèlent et retardent d’autant la marche de l’armée ennemie. Le duc d’Auerstaedt est prévenu de tout, et le général de Wrede lui envoie tous les prisonniers. Aujourd’hui il est possible que l’on ne tire que quelques coups de fusil. Entre Ratisbonne et le lieu où était le prince Charles, il n’y avait encore que neuf lieues. Ce n’est donc que le 19 qu’il peut y avoir quelque chose, et vous voyez actuellement, d’un coup d’œil, que jamais circonstance ne voulut qu’un mouvement soit plus actif et plus rapide que celui-ci (…).

Activité, activité, vitesse ! Je me recommande à vous. [xix]

 

Infanterie wurtembergeoise. Markus Stein
Infanterie wurtembergeoise. Markus Stein

Résumons : le matin du 18 :

  • Lefebvre (divisions Wrede et Deroy – la division du prince royal est attendue dans l’après-midi) se trouve à Neustadt et sur l’Abens, prêt à soutenir, avec 30.000 hommes, Davout, qui va venir de Ratisbonne, avec ses 50.000 hommes ;
  • La division Nansouty et la cavalerie wurtembergeoise (8.000 cavaliers) sont en route de Ingolstadt vers Vohburg ;
  • Vandamme (12.000 fantassins wurtembergeois) bivouaquent à Ingolstadt[xx]
  • Masséna (divisions Boudet, Molitor, Carra Saint-Cyr) et Oudinot – en tout 80.000 hommes, doivent arriver le soir à Pfaffenhofen.

Dans la journée, Napoléon[xxi]  transfert son quartier-général à Ingolstadt[xxii], puis, dans la nuit, à Neustadt[xxiii].

Les choses sérieuses commencent !

Dans la journée, encore à Donauwörth, il avait écrit à l’impératrice Joséphine :

Je suis arrivé ici hier, à quatre heures du matin ; j’en pars. Tout est en mouvement. Les opérations militaires sont dans une grande activité. Jusqu’à cette heure, il n’y a rien de nouveau. Ma santé est bonne. Tout à toi. Napoléon.[xxiv]


NOTES

 

[i] Napoléon à Masséna, 18 avril. Correspondance, 15087.

[ii] Le même jour, les Tyroliens s’emparent pour la première fois d’Innsbruck., et l’Autriche signe avec l’Angleterre le traité qui lui assure des subsides pour la guerre qui vient de commencer.

[iii] Selon Jomini, si le télégraphe n’avait pas existé, Napoléon n’aurait reçu la nouvelle du passage de l’Inn que le 16, et n’aurait donc pu rejoindre l’armée d’Allemagne que le 21 ou le 22, et se serait alors trouvé dans une toute autre posture.

[iv] Il a parcouru la distance Paris-Strasbourg en 50 heures, alors qu’il en avait fallu, le 31 mars, 75 à Berthier (Arnold, p. 259)

[v] Sous entendu : de Paris. L’ambassadeur de l’Autriche restera à Paris jusqu’au 26 mai ! Mais, en représailles à l’arrestation, à Braunau, du chargé d’affaire français, Claude Laurent Marie Dodun, il sera lui-même considéré comme prisonnier. Il sera échangé, le 1er juillet, contre Dodun, aux avant-postes français en Hongrie (près de Komorn) et sera aux côtés de l’empereur François durant la bataille de Wagram.

[vi] Correspondance, 15067

[vii] Gachot, p. 47.

[viii] Correspondance, 15070.

[ix] Correspondance, 15071.

[x] Dont le fils, le prince Louis, commande une des trois divisions bavaroises du 7e corps d’armée de Lefebvre.

[xi] Correspondance, 15073.

[xii] Savary écrit dans ses Mémoires : « Nous repartîmes à l’instant pour Donauwörth. Nous y trouvâmes le prince de Neuchâtel ; mais peu après nous vîmes l’empereur dans une colère que nous ne pouvions pas nous expliquer ; il disait à Berthier : Mais ce que vous avez fait là me parait si étrange, que, si vous n’étiez pas mon ami, je croirais que vous me trahissez ; car enfin Davout se trouve en ce moment plus à la disposition de l’archiduc Charles qu’à la mienne, »

[xiii] Parquin, p. 111.

[xiv] C’est ainsi que Napoléon désigne les troupes sous les ordres de l’archiduc Charles.

[xv] Cette ignorance de la situation exacte de l’ennemi ne parle pas en faveur des services de renseignements français !

[xvi] Correspondance, 15077.

[xvii] Correspondance, 15080

[xviii] idem, 15086.

[xix] Idem, 15087.

[xx] Le 17, Vandamme s’est adressé à ses troupes : „Braves troupes de Wurtemberg ! Vous allez combattre sous les yeux du grand Napoléon. Vous allez jouir du supreme honneur de servir de garde au plus illustre souverain. Je lui ai juré sur votre nom que vous formeriez autour de lui un bouclier impénétrable; que vous verseriez plutôt tout votre sang que de permettre à aucun ennemi d’arrive jusqu’à lui. Vous répondrez à mon attente et vous saisirez toutes les occasions de vous illustrer dans cette immortelle campagne qui commence d’aujourd’hui. Les corps les plus distingués de cette célèbre armée française envient votre sort. Vous prouverez à votre roi, qui apprendra avec orgueil le beau rôle que vous avez à jouer, que vous êtes dignes de la confiance de Napoléon. De brillantes récompenses attendent tous ceux qui, par des actions d’éclat, sauront mériter cette distinction honorable.  A. du Casse, Le Général Vandamme et sa Correspondance, Tome 2, Paris 1870

[xxi] Dont la Garde n’a pas encore rejoint l’armée d’Allemagne

[xxii] Dans l’actuel Neuen Schloß

[xxiii] On notera qu’en l’espace de deux jours Napoléon a réussi a réduire l’étalement de son front, de l’aile gauche à l’aile droite, de quelques 150 kilomètres à environ 50 !

[xxiv] Lettres de Napoléon à Joséphine. Édition annotée par Jacques Haumont, p. 301. Paris, 1985.