Correspondance de Napoléon – Novembre 1812

Novembre 1812

 

Viazma, 1er novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Viazma.

Mon Cousin, écrivez au général Charpentier que le 8e corps sera demain à Dorogobouje, où sera après-demain le quartier général; qu’il est nécessaire qu’il renforce tous les postes de communication, afin que les communications soient libres et la correspondance rapide. Dîtes-lui que tous les vivres, pain, biscuit, farine, bœufs, eau-de-vie, etc., soient dirigés sur Dorogobouje; il y dirigera également tous les caissons charges de vivres qui pourraient arriver, ainsi que ceux qui auraient pu être envoyés sur Yelnia. Nous aurons grand besoin de subsistances à Dorogobouje.

 

Viazma, 1er novembre 1812.

À M. Maret, duc de Bassano, ministre des relations extérieures, à Vilna

Monsieur le Duc de Bassano, écrivez au baron Reinhard pour qu’il fasse sentir au Roi combien il est ridicule de transformer l’église principale des protestants, de Cassel, en église catholique; qu’il est très-dangereux de toucher aux matières de religion, et que cela ne fait qu’aigrir les peuples; que Cassel, étant une ville protestante, il faut y laisser les protestants tranquilles. Si les paroles ne suffisaient pas, le baron Reinhard remettrait une note, pour témoigner mon mécontentement d’une mesure, aussi intempestive et aussi contraire à la politique.

 

Viazma, 1er novembre 1812.

Mon Amie. Tu vois par la date de cette lettre que je me rapproche de la Pologne pour y établir mes quartiers d’hiver. C’est 100 lieues de moins qu’il y aura entre nous. Il fait un temps superbe, 3 ou 4 degrés de froid, un trè beau soleil. Ma santé est parfaite, mes affaires vont bien ; il ne me manque que le bien de te voir et de te dire combien je t’aime. Baise le petit roi pour moi, écris à ton père que je le prie de penser à Schwarzenberg et de le faire soutenir par le corps de troupe de Gallicie et de le renforcer. Quand tu écris `l’impératrice mets-moi à ses pieds. Adieu, mon amie. Tu sais combien je pense à toi. Tout à toi.

 

Viazma, 2 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Viazma.

Mon Cousin, écrivez au duc de Reggio que j’ai appris avec la plus grande satisfaction que sa blessure était guérie et qu’il était dans le cas de reprendre du service; qu’en conséquence, mon intention est qu’il retourne au 2e corps pour en prendre le commandement.

Mandez au duc de Bellune  que j’apprends les événements de Polotsk et sa marche de ce côté; que j’espère qu’il aura repoussé Wittgenstein et repris Polotsk.

Écrivez-lui, en chiffre, que l’armée est en marche, comme je l’en ai déjà instruit, trouvant que l’hiver était trop long pour le passer loin de mes flancs; qu’il est probable que je me porterai la droite sur la Dvina et la gauche sur le Borysthène, et que par là nous nous trouverons en contact.

 

Viazma, 2 novembre 1812.

Ma bonne Amie. Je reçois ta lettre du 18 octobre. J’ai appris avec bien de la peine la mort du petit prince de Bade. Sa mère sera bien désolée, c’est un accident bien pénible pour une mère surtout. Aussitôt que j’aurai pris mes quartiers d’hiver, je prendrai la paix pour satisfaire mes promesses. Tu ne dois pas douter que je n’ai autant envie que toi de te voir car tu sais combien je t’aime. Ma santé est bonne, le temps est superbe, il fait un petit froid et un très beau soleil. Tous les jours je me rapproche de toi, et aussitôt que les choses seront assises, je t’écrirai.  En attendant, comme je sais que tu es fort raisonnable, j’espère que tu voudras ne pas t’inquiéter, être gaie, contente et ne pas t’affliger, cela me ferait trop de peine. Embrasse mon fils trois fois pour moi et ne doute jamais de tous les tendres sentiments que tu m’inspires. Ton fidèle époux.

 

Semlevo, 2 novembre 1812

À M. Maret, duc de Bassano, ministre des relations extérieures, à Vilna

Monsieur le duc de Bassano, je reçois vos lettres du 29 octobre. Il faudrait, sur le marché que vous avez conclu pour les farines en faire verser 10,000 quintaux à Vitebsk et 10,000 à Smolensk. Il est important d’en avoir autant à Polotsk. Des marchés particuliers peu­vent y pourvoir. Pressez la formation des magasins et la livraison de tout ce que doit fournir le pays. J’approuve la mesure que vous avez prise relativement au transport des subsistances de Minsk. Le temps continue à être ici très-beau, ce qui est extrêmement favorable.

 

Slavkovo, 3 novembre 1812.

A M. Maret, duc de Bassano, ministre des relations extérieures, à Vilna

Monsieur le Duc de Bassano, le nombre d’hommes de cavalerie à pied, est encore plus considérable que celui qui a été envoyé au général Bourcier; dites-le-lui. Il faut acheter des chevaux le plus possible, mais surtout faire le plus vite quon pourra.

 

Slavkovo, 3 novembre 1812.

A M. Maret, duc de Bassano, ministre des relations extérieures, à Vilna

Monsieur le Duc de Bassano, le ministre de la guerre m’annonce que 290 moulins sont partis de Paris le 5 octobre. Quand vous lirez cette lettre nous serons au 5 novembre; ces moulins devront donc être arrivés à Vilna. J’attends avec impatience la nouvelle de leur arrivée. Nous n’avons pas avis de l’arrivée à Smolensk des deux pre­miers convois de moulins, qui cependant sont passés depuis un mois et quinze jours à Vilna.

Je n’ai pas de nouvelles du duc de Bellune; j’espère en recevoir demain à Dorogobouje.

 

Slavkovo, 3 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Slavkovo.

Mon Cousin, écrivez au duc d’Elchingen qu’aussitôt qu’il aura pris le commandement de l’arrière-garde il fasse filer l’armée le plus vite possible, car on use ainsi le reste du beau temps sans marcher. Le prince d’Eckmühl retient le vice-roi et le prince Poniatowski pour chaque charge de Cosaques qu’il aperçoit.

 

Slavkovo, 3 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Slavkovo.

Mon Cousin, donnez ordre aux bataillons des 127e, 128e et 129e, qui sont à Stettin, de se rendre à Danzig. Donnez ordre aux deux bataillons du 29e qui sont à Erfurt, aux 3e bataillons du 3e régiment et au 3e bataillon du 105e, qui sont également à Erfurt, de se rendre aussi à Danzig.

 

Slavkovo, 3 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Slavkovo.

Mon Cousin, donnez ordre que la brigade westphalienne qui avait été mise à la disposition du duc de Castiglione soit rendue au Roi; elle lui est nécessaire pour compléter son contingent.

 

Slavkovo, 3 novembre 1812.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Monsieur le Duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 3 octobre.

La cohorte de gardes nationales de la 32e division militaire fera partie de la brigade de cohortes qui est dans la 32e division, et qui, je crois, n’est composée que de 5 cohortes ; ainsi cette brigade sera composée de 6 cohortes.

Indépendamment de cette brigade ou de ces 6 cohortes, il faut 6 autres cohortes dans la 32e division, ce qui fera 12; quant à la 31e division, c’est-à-dire Groningen, vous pouvez y détacher 2 cohortes des brigades qui sont en Hollande ; cela n’a rien de commun avec les 12 cohortes de la 32e division.

Les 12 cohortes de la 32e division doivent toutes être composées d’anciens Français, hormis la cohorte du pays.

Mon intention est que les généraux de brigade chargés des cohortes n’en changent jamais.

Le général Saint-Cyr aura donc sous ses ordres 12 cohortes, qu’il placera à Lübeck, Hambourg et Bremen.

Le général commandant la 31e division aura 2 ou 3 cohortes de celles destinées à la défense de la Hollande; mais cela fait un système à part, et je n’approuve pas que dans votre lettre du 3 vous réunis­siez la 32e et la 31e division; cela n’a rien de commun.

Dans le premier état de situation des cohortes, mettez-moi bien de quels départements sont les cohortes, car c’est pour moi un grand objet de considération.

Je crois vous avoir expliqué qu’on ne devait pas renvoyer des conscrits d’un département dans un autre pour compléter les cohortes; les cohortes sont essentiellement départementales, et leur organisation primitive doit toujours être maintenue. Je crains que le directeur de la conscription n’ait pas bien compris cela.

 

À demi chemin de Viazma, à Dorogboug, 3 novembre 1812.

Mon Amie. J’ai reçu ta lettre du 19. J’ai vu avec plaisir le bon état de ta santé et de celle de mon fils. Nous avons ici un temps très beau, un soleil sans nuages et 2 ou 3 degrés de froid, cela favorise bien nos mouvements. Dans peu de jours nous serons en position. Tu seras bien aise de nous revoir rapprochés de 100 lieues, tu craignais que je m’éloigne encore. Mes affaires vont bien. Ma santé est parfaite. Ménages-toi et sois bien portante. Embrasse le petit roi 2 fois pour moi. Tout à toi.

 

3 novembre 1812

Mon Amie. Je reçois ta lettre du 20 octobre. J’attends qze tu m’apprendras incessamment que mon fils a fait ses dents, et que la petite crise qui éprouve sa santé est tout à fait terminée. Le temps continue à être très beau. Ma santé est parfaite, il est impossible de voir un automne pareil, un soleil pur, et seulement 2 ou 3 degrés de froid, cela rend la marche belle et peu fatigante.

Écris, je te prie, assez souvent à ton père et à Vienne. Si tu devais venir en Pologne, où est-ce que ton père voudrait aller pour te voir quelques jours ? Adio, mio bene. Tout à toi.

 

Slavkovo, 4 novembre 1812.

ORDRE DU JOUR.

(Bien que signé par le major général, cet ordre du jour a été dicté par l’Empereur.)

La volonté de l’Empereur est, si l’infanterie ennemie suit l’armée dans son mouvement, de marcher à sa rencontre, de l’attaquer, de la culbuter et de la faire en partie prisonnière; à cet effet, l’Empereur a fait choix d’une position intermédiaire entre le poste de Slavkovo et Dorogobouje. L’Empereur sera à cette position demain à la pointe du jour avec sa Garde; Sa Majesté désignera l’emplacement des troupes, qui doivent se masser et se cacher de manière à être couvertes par l’arrière-garde, commandée par le duc d’Elchingen, et être en mesure de déboucher sur l’ennemi avec toute l’armée, lorsque celui-ci croira n’avoir affaire qu’à l’arrière-garde, et aller à sa rencontre.

  1. les maréchaux prendront les mesures pour que les soldats absents rejoignent les drapeaux, que chaque division ait son artille­rie, que les bagages filent sur Dorogobouje et Smolensk. Des gen­darmes de la ligne et d’élite seront placés à Dorogobouje pour faire rejoindre tous les hommes isolés, excepté les malades. Le duc d’Abrantès se tiendra prêt à partir avec son corps, infanterie, cavalerie et artillerie, au premier ordre, et enverra à cet effet un officier de confiance près du major général.

Tous les hommes de troupes à cheval qui sont à pied et qui forment les régiments aux ordres du général Charrière seront réunis et reformés à Dorogobouje, de manière que ces régiments soient prêts à avoir l’honneur de marcher avec les grenadiers, formant une brigade particulière sous les ordres du général Charrière. Les parcs de réserve d’artillerie et du génie, et notamment celui de la Garde aux ordres du général Sorbier, se tiendront en mesure de pouvoir se porter sur la positron désignée ci-dessus.

Les commandants du génie et de l’artillerie s’y trouveront, ainsi que le général Éblé ; s’y trouveront également des sapeurs, marins et pontonniers. Les généraux tiendront la main à ce que les armes soient en bon état et à ce que les soldats aient leurs cartouches.

Sa Majesté le roi de Naples se rendra demain de bonne heure sur la position pour létudier et recevoir les ordres de l’Empereur.

Le maréchal duc d’Elchingen, faisant l’arrière-garde, manœuvrera d’après les dispositions ci-dessus, de manière que l’infanterie enne­mie puisse être attirée après-demain matin sur la position, et que nous puissions la surprendre par une attaque générale faite à l’improviste.

Le secrétaire d’État comte Daru fera les fonctions d’intendant gé­néral de l’armée, en l’absence du général comte Dumas, malade, il fera ses dispositions et prendra toutes les mesures nécessaires pour pourvoir au service de santé et d’ambulance et que tout soit rendu et préparé sur la position.

En conséquence au présent ordre du jour, chacun, sans autre ordre, fera toutes les dispositions en ce qui peut le concerner.

L’Empereur attend le rapport de ce qui s’est passé hier pour fixer son opinion : comment le corps ennemi qui s’est hasardé à vouloir couper les communications entre les divisions françaises n’a-t-il pas été pris ?

 

Slavkovo, 4 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Slavkovo.

Mon Cousin, écrivez au prince d’Eckmühl que je ne reçois pas de compte de ce qui s’est passé depuis qu’il fait l’arrière-garde, et surtout dans la journée d’hier, et que ce compte m’est nécessaire pour connaître l’état des choses.

 

Dorogobouje, 5 novembre 1812, dix heures du soir.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Dorogobouje.

Mon Cousin, donnez ordre au vice-roi de partir demain matin, à cinq heures, de la position qu’il occupe, pour passer la rivière et se porter à Doukhovchtchina. Il préviendra le prince d’Eckmühl, qui ne fera aucun mouvement, afin que le vice-roi passe avant lui. Le vice-roi enverra à ses bagages, qui ont dû parquer, l’ordre de passer le pont à trois heures du matin.

Donnez ordre au duc d’Abrantès de se porter à sept ou huit lieues de Smolensk, par la rive gauche du Borysthène, à peu près au point le plus saillant de la rivière du côté de Bielkino, et de couper là la route de Yelnia par des postes de cavalerie. Il se mettra avant tout en communication avec le général Baraguey d’Hilliers, auquel vous réitérerez les ordres de se rapprocher de Smolensk. Enfin vous ordonnerez au duc d’Abrantès d’écrire par Smolensk au moins tous les jours.

Donnez ordre au 5e corps de filer demain après le vice-roi, et de se rendre en toute diligence sur Smolensk ; d’y envoyer tous ses ba­gages et d’y réunir tous ses hommes isolés. Donnez ordre que tous les bagages continuent leur mouvement sur Smolensk.

À deux heures après minuit, lorsque j’aurai reçu des nouvelles de l’arrière-garde, je donnerai des ordres pour le duc de Trévise, pour la Garde, pour la cavalerie, pour le 1er et pour le 3e corps.

 

Dorogobouje, 5 novembre 1812.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Monsieur le Duc de Feltre, je vois avec mécontentement que la frontière des Pyrénées est insultée par une cinquantaine de brigands espagnols. Je vous avais mandé de diriger de ce côté une brigade de cohortes de gardes nationales ; il y en a en Poitou qui sont aujour­d’hui peu utiles. Que font d’ailleurs les gardes nationales destinées à la défense des Pyrénées ? Les cohortes de gardes nationales ne doivent pas entrer en Espagne, mais seulement garder les frontières. Prenez des mesures pour que ces événements n’arrivent plus.

 

5 novembre 1812

Ma bonne Amie. J’ai reçu ta lettre du 22 octobre. J’aurais eu autant de plaisir que toi à faire le voyage de Fontainebleau, mais il n’y faut plus penser cette année ; celui de l’an prochain en sera d’autant plus agréable. J’espère que tu m’apprendras bientôt que mon fils a fait ses dents et a repris sa belle humeur. Nous avons encore ici un beau temps. Mais je crois qu’il ne va pas tarder à faire mauvais. Ma santé est bonne. Tout à toi.

 

Dorogobouje, 6 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Dorogobouje.

Mon Cousin, écrivez au prince d’Eckmühl que, si ce matin à neuf heures, comme tout le porte à penser, l’arrière-garde n’a devant elle que des Cosaques et de la cavalerie, et que son corps soit, comme je le suppose, dépourvu de vivres, il est nécessaire qu’il se porte à dix ou à douze lieues de Smolensk, sur la route d’Yelnia à Smolensk, en trois jours et en suivant la route dont le tracé est ci-joint; il trouvera ici des guides. Ses bagages et une division pour les escorter suivront la route de Smolensk. Il serait nécessaire qu’il fasse dans la journée d’aujourd’hui au moins quatre lieues, et, en en faisant demain sept et après-demain sept, cela ferait dix-huit lieues, et, comme il y a vingt-huit lieues d’ici à Smolensk par la route qu’on lui trace, il ne serait qu’à dix lieues de Smolensk. Selon les localités, il peut se tenir à deux lieues plus loin ou plus près de Smolensk ; il se can­tonnera là, s’il n’y a rien de nouveau, et je recevrai ses rapports à Smolensk après-demain. Le duc d’Abrantès a suivi une route à peu près pareille et doit se placer à six ou sept lieues de Smolensk au coude de la rivière. Le général Baraguey d’Hilliers, qui était à Yelnia, a dû partir ce matin et faire le même mouvement pour se rapprocher de Smolensk. On dit le pays beau et ayant beaucoup de vivres. Il se mettra en correspondance avec ces différents corps, et ce mouvement sera d’autant plus avantageux qu’il n’y a pas de fourrages à Smolensk, et qu’il pourrait recevoir là ses bagages, y rester quelques jours en cantonnement, y recevoir ses détachements qui sont avec le géné­ral Baraguey d’Hilliers, et partir ensuite de là pour prendre ses cantonnements.

  1. S. Donnez l’ordre aux deux brigades de la cavalerie légère du 1er corps qui sont avec le duc d’Elchingen de rejoindre le prince d’Eckmühl.

 

Dorogobouje, 6 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Dorogobouje.

Écrivez au vice-roi qu’il arrive à Doukhovchtchina le plus tôt qu’il lui sera possible, et envoie sur-le-champ, pour se mettre en commu­nication avec Smolensk, une colonne d’infanterie et de cavalerie à mi-chemin. Il sera là à même de donner des nouvelles des mouve­ments ultérieurs de l’ennemi; il poussera des postes de cavalerie jus­qu’à Stobna, afin d’avoir promptement des nouvelles, et que je puisse lui transmettre des ordres, selon les circonstances, pour le faire venir à Smolensk ou Vitebsk, ce qui dépendra des nouvelles que j’aurai des mouvements ultérieurs qu’aura faits l’ennemi dans trois jours, et de ce qui se sera passé sur la Dvina.

 

Mikhaïlovka, 7 novembre 1812

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Mikhaïlovka.

Mon Cousin, écrivez au duc de Bellune la lettre suivante :

En clair :

J’ai mis votre lettre du 2 sous les yeux de l’Empereur. Sa Majesté ordonne que vous réunissiez vos six divisions et que vous abordiez sans délai l’ennemi, et le poussiez au-delà de la Dvina; que vous repreniez Polotsk.

En chiffre :

(Vous devez avoir reçu ce chiffre du général Nansouty. )

Ce mouvement est des plus importants. Dans peu de jours, vos derrières peuvent être inondés de Cosaques; l’armée et l’Empereur seront demain à Smolensk, mais bien fatigués par une marche de 120 lieues sans s’arrêter. Prenez l’offensive, le salut des armées en dépend; tout jour de retard est une calamité. La cavalerie de l’armée est à pied, le froid a fait mourir tous les chevaux. Marchez, c’est l’ordre de l’Empereur et celui de la nécessité.

Envoyez cette lettre au général Charpentier par l’estafette qui va partir dans une heure; il l’enverra par un officier au duc de Bellune.

 

Mikhaïlovka, 7 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Mikhaïlovka.

Mon Cousin, écrivez an général Charpentier que l’Empereur sera de­main ou après à Smolensk ; que le vice-roi sera le 8 à Doukhovchtchina ; qu’il faut diriger les Polonais sur la route de Mohilef, à quatre ou six lieues de la ville, sans les laisser entrer en ville; qu’il faut diriger toute la cavalerie à pied à trois lieues de Smolensk, dans la même direction; qu’il fasse connaître les cantonnements que provisoirement pourront prendre le 1er corps, le 8e, et la Garde, sans entrer en ville, où se portent l’artillerie et la cavalerie montée. Désignez-moi des endroits sur l’une et l’autre rive près des fourrages.

 

7 novembre, à 1 heure du matin.

Mon Amie. Je reçois ta lettre du 28 octobre. Je suis fâché que le ministre de la Guerre t’ai envoyé un aide de camp pour l’affaire des scélérats qui ont assassiné Hulin. Il devait en prévenir ou la duchesse ou Beauharnais. Tout cela, je crains, ne t’ai fait de la peine quoique je connaisse ton caractère. Tu vois que je me rapproche. Demain je serai à Smolensk, c’est-à-dire bien rapproché de Paris de plus de 100 lieues. Le temps commence à vouloir se brouiller, à venir à la neige. Ma santé est bonne. Je lis tes lettres avec autant de plaisir que tu peux avoir à lire les miennes. Désormais je recevrai les tiennes en 12 jours au lieu de 17. Lorsque le traînage arrivera et que j’aurai pris mes quartiers, je les recevrai en 8 ou 10. Adieu ma bonne Louise, embrasse mon fils deux fois et surtout ne doute jamais de tout l’amour que je te porte. Tout à toi.

 

Smolensk, 9 novembre 1812.

ORDRE.

TITRE Ier.

ART. 1er.  Il sera formé un corps actif de 6,000 hommes de cava­lerie, composé d’une division de cavalerie légère et d’une division de cuirassiers et de dragons, lequel sera destiné à couvrir les cantonnements de l’armée pendant l’hiver.

ART. 2. Le général de division Bruyère aura le commandement de la cavalerie légère, le général de division….. aura celui de la division de grosse cavalerie; le générai Latour-Maubourg commandera ce corps.

ART. 3. Ce corps sera composé de tous les hommes disponibles, choisis parmi les plus anciens, des quatre corps de cavalerie, et il sera procédé à sa formation de la manière suivante.

TITRE II.

ART. 1ER.  La division de cavalerie légère sera composée de quatre régiments dits régiments de piquets, qui seront formés : le premier avec les hommes montés de la 1e division de cavalerie légère; il portera le nom de régiment-piquet n° 1 ; chacun des sept régiments de cette division fournira une compagnie composée d’un capitaine, un lieutenant, deux sous-lieutenants, un maréchal des logis chef, deux maréchaux des logis, un brigadier-fourrier, deux brigadiers, deux trompettes, soixante cavaliers; total, soixante et douze.

Ceux de ces régiments qui ne pourraient fournir ce nombre de­vront le compléter aussitôt qu’il leur arrivera des hommes montés; ceux des régiments qui pourraient fournir plus de soixante et douze hommes donneront deux compagnies; ceux qui pourront fournir plus de cent vingt hommes en formeront trois.

ART. 2. Les compagnies des trois brigades de la 1e division de cavalerie légère formeront ainsi au moins trois escadrons pour le 1er régiment-piquet; le général de division désignera pour le com­mander un colonel, deux chefs d’escadron, un adjudant-major et deux adjudants sous-officiers.

ART. 3. Le 2e régiment-piquet de cavalerie légère sera formé de la même manière par la 2e division de cavalerie légère.

ART. 4. Le 3e régiment-piquet sera formé de même par la 3e di­vision.

ART. 5. Le 4e régiment-piquet sera formé de même par la 4e di­vision.

ART. 6. Les 1er, 2r, 3e, 4e et 5e régiments de chevau-légers for­meront chacun autant de compagnies qu’ils auront de fois soixante et douze hommes montés, et il en sera formé autant de régiments qu’il y aura de fois quatre escadrons ; ils seront numérotés régiments-piquet n° 5 et suivants, et formeront la 4e brigade de la division légère active.

ART. 7. Le roi de Naples désignera quatre généraux de brigade, pris dans les quatre divisions de cavalerie légère, pour servir dans celle-ci. Le général de division désignera un colonel, deux chefs d’escadron, etc., par régiment, comme il est dit pour le premier, art. 2 du Titre Ier.

TITRE III.

ART. 1er. Les 1er et 2e divisions de cavalerie, composées chacune de trois régiments, formeront une compagnie ou un escadron selon leurs forces et formeront le 1er régiment-piquet de cuirassiers.

Les 2e et 4e divisions formeront le 2e régiment-piquet, les quatre régiments de dragons de la 6e formeront le 3e régiment-piquet, et les quatre régiments de la 7e division formeront le 4e régiment-piquet.

ART. 2. Il sera procédé à leur formation de la manière prescrite pour la cavalerie légère.

ART. 3. Le roi de Naples désignera deux généraux de brigade, pris parmi ceux employés présentement dans les divisions de grosse cavalerie, pour commander chacun deux régiments-piquet; le général de division désignera par régiment le même nombre d’officiers supé­rieurs que dans les régiments de cavalerie légère.

ART. 4. Tous les détachements qui font partie des régiments ou escadrons de marche, sous les ordres des généraux Evers et Baraguey d’Hilliers, seront incorporés de suite dans les régiments-piquet.

TITRE IV.

ART. 1er. Toutes les compagnies ou escadrons qui seront fournis aux régiments-piquet seront traités comme détachés et continueront à faire partie de leurs régiments respectifs.

ART. 2. Les colonels auront soin que la sellerie, l’habillement et l’armement des compagnies détachées aux régiments-piquet soient dans le meilleur état possible.

ART. 3. Ce corps de cavalerie active devra être tenu le plus pos­sible au complet; à fur et mesure qu’un officier, sous-officier et cavalier deviendra malade ou blessé, son régiment le remplacera sans délai.

ART. 4. Cette opération terminée, les quatre corps de cavalerie se mettront en mouvement pour se porter avec tous les hommes à pied et des petits dépôts dans les cantonnements d’hiver, et les chevaux éclopés qui sont en deçà du Dniepr joindront leurs régiments ; les hommes à pied auront des cartouches et marcheront avec les officiers, en règle, pour pouvoir se défendre contre les partis ennemis et défendre leurs cantonnements.

ART. 5. Tous les régiments de marche, détachements des petits dépôts, qui de derrière viendraient à l’armée, seront dirigés sur leurs régiments ; ce n’est que de là qu’ils partiront pour compléter ou aug­menter, s’il y a lieu, le corps actif, jusqu’au moment où, par l’arrivée des chevaux de remonte, chaque régiment pourra avoir de 3 à 400 hommes à mettre en campagne, époque à laquelle tout rentrera dans l’ordre primitif.

 

Smolensk, 9 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Smolensk.

Mon Cousin, il est nécessaire que la journée de demain soit em­ployée à se réunir. Vous voudrez bien en conséquence donner ordre au 5e corps, cavalerie, infanterie, artillerie et bagages, de se porter à deux lieues, au plus à trois lieues, sur le chemin de Mstislavl, où tout le corps se réunira. Des officiers d’état-major et des officiers des régiments resteront au pont pour diriger les voitures, les fractions de corps et les hommes isolés sur le lieu où se réunira le corps.

Le 8e corps se portera entre Smolensk et la poste de Drozjino, infanterie, cavalerie, etc., et prendra la même précaution de tenir des officiers au pont pour diriger les hommes.

Toute l’artillerie de la Garde et l’artillerie générale appartenant au parc général se réuniront dans un village à une ou deux lieues sur la route de Krasnoï. Le parc du génie se réunira avec le parc d’artil­lerie sur la route de Krasnoï.

Les quatre corps de cavalerie se réuniront dans quatre villages, à une ou deux lieues de Smolensk; généraux, artillerie, administra­tion, tout se réunira dans ces villages. Les généraux enverront leurs officiers d’état-major au pont; les colonels y enverront des officiers pour ramasser tous les hommes isolés. Le régiment des hommes isolés de cavalerie du général Charrière sera en conséquence dissous. Les hommes à pied appartenant aux brigades attachées aux 1er et 3e corps d’armée se réuniront avec le 4e corps de cavalerie dans le village qui lui est destiné. Tout ce qui appartiendrait au 4e corps d’armée, que commande le vice-roi, pourra se réunir sur la rive droite et de manière à ne pas gêner la circulation. Le quartier général entrera dans Smolensk.

Tout le corps du duc de Trévise, y compris la division Claparède et la division Roguet, se réunira dans les faubourgs de Smolensk; la vieille Garde se réunira dans la ville, de sorte qu’après-demain tous ces corps ralliés puissent se mettre en marche. Un village sera désigné pour la réunion des équipages militaires. Le dépôt de la Garde à pied et à cheval se mettra demain en marche pour Krasnoï.

 

Smolensk, 10 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Smolensk.

Mon Cousin, envoyez au vice-roi un officier d’état-major, qui sera escorté par quelques hommes de son corps, pour lui faire connaître qu’il doit arriver le plus tôt possible sur Smolensk.

 

Smolensk, 11 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Smolensk.

Mon Cousin, donnez ordre que le corps du général Baraguey d’Hilliers soit dissous. Les 1,000 hommes de la Garde impériale rejoindront la Garde, à la pointe du jour, demain. Les 1,565 hom­mes du 1er corps rejoindront le 1er corps. Les 500 hommes du 3e corps attendront à Smolensk le passage du 3e corps. Le 11e esca­dron, le 10e, le 9e, enfin toute la cavalerie, rejoindront leurs corps respectifs dans la journée de demain. L’artillerie sera envoyée au général la Riboisière. Donnez ordre au général Baraguey d’Hilliers d’aller prendre le gouvernement de Königsberg, en place du général Loison.

 

Smolensk, 11 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Smolensk.

Mon Cousin, écrivez sur-le-champ par l’estafette, et, si l’estafette est partie, par un officier polonais, au général Dombrowski qu’il doit, par-dessus tout, se charger de la défense de Minsk.

 

Smolensk, 11 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Smolensk.

Mon Cousin, donnez ordre à la division Heudelet de se mettre en marche pour se rendre à Danzig ; elle sera remplacée par la division Lagrange. Vous annoncerez d’ailleurs que la 35e division, com­mandée par le général Grenier, arrivera d’Italie dans le courant de décembre. Mandez au duc de Castiglione de rendre à la Westphalie sa colonne mobile, ainsi qu’à la Saxe, afin que ces deux puissances aient moyen de recruter leur contingent. Donnez ordre aux 2,000 che­vaux qui font partie de la brigade du général Cavaignac de les mettre en marche, sans délai, pour se rendre à Elbing. Vous devez déjà avoir donné ordre aux bataillons des 127e et 128e de se rendre à Danzig.

 

Smolensk, 11 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Smolensk.

Mon Cousin, recommandez bien aux gouverneurs de Minsk et de Vilna de ne pas employer contre l’ennemi les régiments de marche, soit de cavalerie, soit d’infanterie; que c’est détruire des ressources sans profit; que ces régiments sont hors d’état de se battre; qu’on peut bien les arrêter à Vilna ou à Minsk, pendant quelques jours, pour le service de la place et pour faire nombre, mais que c’est une vraie folie de les envoyer devant l’ennemi ; qu’on me fait perdre ainsi beaucoup de monde, et qu’on m’ôte les moyens de recruter mes cadres. Écrivez sur-le-champ à Krasnoï et à Orcha, pour qu’on y retienne les troupes qui se rendraient à Smolensk ; toutes les troupes qui seraient en marche d’ici à Krasnoï doivent retourner à Krasnoï; celles qui seraient entre Krasnoï et Orcha retourneraient à Orcha.

Mandez au prince Poniatowski qu’il est nécessaire qu’il se rende, avec son corps d’armée, à Mohilef ; que je le laisse maître de prendre la route qu’il croira la plus directe ou la meilleure, à l’exception de la grande route de Krasnoï, que suivra l’armée et qu’il ne faut pas trop embarrasser; qu’arrivé à Mohilef il cherchera à réorganiser son corps, en y réunissant des régiments de marche qui lui appartiennent et que le gouverneur de Minsk a retenus; qu’après cette première opération il s’occupera de resserrer tous ses cadres en une division, et qu’ensuite les cadres qui se trouveront disponibles, il les ramè­nera à Varsovie pour y prendre les hommes qui s’y trouvent et s’y compléter; qu’il peut partir demain 12.

 

Smolensk, 12 novembre 1813.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Smolensk.

Mon Cousin, répondez au général Bourcier qu’au lieu de 2,000 che­vaux il faudrait qu’il traitât à Varsovie au moins pour 5,000 che­vaux, dont 1,000 de trait; qu’il y a des armes de toute espèce à Kovno et à Vilna, qu’il doit y en avoir à Varsovie. Ordonnez au général d’artillerie d’écrire à cet effet au général Bourcier. Faites con­naître au général Bourcier que les dépôts de Lepel et d’Orcha ont quelques effets de harnachement, mais que les hommes démontés pendant la campagne, et depuis le départ de Moscou par le mauvais temps, n’ont pas pu emporter leurs selles, faute de moyens de trans­port, et que ce nombre est très-considérable; que j’estime que les commandes doivent être de 30,000 chevaux, dont 7 à 8,000 de trait et des équipages militaires.

 

 

Smolensk, 12 novembre 1812

 

Mon Amie. J’ai reçu ta lettre du 29 octobre. Je vois avec plaisir que tu es contente des Français et que tu les estimes. Quant à moi, tu en penses beaucoup de bien, mais c’est l’effet de ta partialité, ce qui m’est trop précieux, car j’attache mon bonheur à tes sentiments. Je sais bien combien de mon côté je te suis tendrement attaché. Embrasse mon fils, je désire bien le voir, il sera alors grand et bien sage, j’espère. Adio, moi ben. Tout à toi.

 

Smolensk, 14 novembre 1812.

A M. Maret, duc de Bassano, ministre des relations extérieures, à Vilna

Monsieur le Duc de Bassano, je fais sauter les remparts de Smolensk, et je me rends à Orcha. Nous avons ici 9 à 10 degrés de froid. J’ai reçu vos lettres du 10.

Je trouve que vous avez perdu bien inutilement un mois pour commencer à passer des marchés de chevaux. Cette perte est irrépa­rable. Faites passer des marchés pour des chevaux d’artillerie et d’équi­pages. Notre consommation en chevaux est énorme, et nos besoins urgents.

 

Smolensk, 14 novembre 1812.

Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Smolensk.

Mon Cousin, écrivez au duc d’Elchingen que je me rends à Krasnoï; qu’il est nécessaire qu’il continue de faire l’arrière-garde ; que le prince d’Eckmühl le soutiendra ; qu’il doit rester dans la posi­tion où il est toute la journée d’aujourd’hui; que demain, 15, il prendra la position du couvent et des faubourgs, et que le 16 il fera sauter la ville en s’en allant, ou simplement prendra la position de la tête de pont pour ne faire sauter la ville que le 17, si tout n’était pas prêt ; qu’il est nécessaire qu’il se concerte avec le prince d’Eckmühl ; que je lui recommande surtout de faire en sorte que les pièces et les munitions soient détruites et qu’on laisse le moins de Français possible dans la place.

 

Smolensk, 14 novembre 1812.

Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris

Les 200 moulins que vous nous avez expédiés sont distribués; mais il paraît qu’on leur reproche déjà d’être mal faits ; la noix n’est pas assez trempée. J’ai ordonné à des officiers d’artillerie d’en dresser un procès-verbal. Le fait est qu’il y en a déjà qui ne peuvent plus servir. Les ouvriers de Paris ont fait cela comme chose de pacotille. Préparez-en un nombre d’autres pour réserve.

 

 

Smolensk, 14 novembre 1812

 

Ma bonne amie. Je reçois ta lettre du 30. Je vois que tu as été au Salon ; dis-moi ce que tu en penses, tu es connaisseur puisque tu peints pas mal. Le froid ici est assez fort à 8 degrés, cela est un peu de bonne heure. Ma santé est fort bonne. Embrasses mon fils, dis-moi qu’il a fait ses dents. Adio, moi ben.