Correspondance de Napoléon – Avril 1815

Avril 1815

 

Paris, 1er avril 1815.

À François 1er, empereur d’Autriche, à Vienne.

Monsieur mon Frère et très-cher Beau-Père, au moment où la Providence me ramène dans la capitale de mes États, le plus vif de mes vœux est d’y revoir bientôt l’objet de mes plus douces affections, mon épouse et mon fils. Comme la longue séparation que les cir­constances ont nécessitée m’a fait éprouver le sentiment le plus pé­nible qui ait jamais affecté mon cœur, une réunion si désirée ne tarde pas moins à l’impatience de la vertueuse princesse dont Votre Majesté a uni la destinée à la mienne. Si la dignité de la conduite de l’Im­pératrice, pendant le temps de mes malheurs, n’a pu qu’accroître la tendresse de Votre Majesté pour une fille qui lui était déjà si chère, vous comprendrez, Sire, combien je dois désirer de voir hâter le moment où je pourrai lui témoigner ma vive reconnaissance. Tout mon bonheur sera de la voir de nouveau recevoir les hommages d’une nation aimante qui, aujourd’hui plus que jamais, saura la chérir et apprécier ses vertus.

Mes efforts tendent uniquement à consolider ce trône que l’amour de mes peuples m’a conservé et rendu, et à le léguer un jour, affermi sur d’inébranlables fondements, à l’enfant que Votre Majesté a en­touré de ses bontés paternelles.

La durée de la paix étant essentiellement nécessaire pour atteindre ce but important et sacré, je n’ai rien de plus à cœur que de la maintenir avec toutes les puissances, mais je mets un prix particu­lier à la conserver avec Votre Majesté.

Je désire que l’Impératrice vienne par Strasbourg, les ordres étant donnés sur cette ligne pour sa réception dans l’intérieur de mes États. Je connais trop les principes de Votre Majesté, je sais trop quelle valeur elle attache à ses affections de famille, pour n’avoir pas l’heu­reuse confiance qu’elle sera empressée, quelles que puissent être d’ail­leurs les dispositions de son cabinet et de sa politique, de concourir à accélérer l’instant de la réunion d’une femme avec son mari et d’un fils avec son père.

Je désire que Votre Majesté me permette de saisir cette circon­stance pour lui réitérer l’assurance des sentiments d’estime, d’amitié et de parfaite considération avec lesquels je suis, de Votre Majesté Impériale, le bon Frère et Gendre.

Napoléon.

 

Paris, 2 avril 1815.

Au maréchal Davout, prince d’Eckmühl, ministre de la guerre, à Paris.

Mon Cousin, je vous ai fait connaître mon intention de centraliser à Versailles toute l’opération des remontes, et je vous en ai dit la raison. Réunissez vos chefs de division pour que tout soit également préparé dans la même hypothèse; ils ont l’expérience de l’année passée.

Je ne me prépare qu’à la défensive. Il est donc convenable que, si l’ennemi voulait nous attaquer, tout fût disposé pour réunir nos munitions et notre artillerie sur Paris, pour faire venir tous les dépôts des places fortes entre Paris et la Loire, enfin pour que, dans ce cas, aucun dépôt ne se trouve renfermé dans les places. Tous les
dépôts, tant d’infanterie que de cavalerie, tous les magasins d’artil­lerie, tous les magasins d’habillement et autres nécessaires au maté­riel de l’armée, doivent pouvoir être réunis du côté de Paris. J’espère que cela ne sera pas nécessaire; mais il faut que les ordres soient dressés d’avance pour que, le moment arrivé, chaque dépôt se mette
en marche.

Quelle est la situation de l’habillement des corps ? S’il y a de grandes fournitures à faire, je désire savoir quelle quantité sera fournie à chaque division et quand cette fourniture y arrivera. Il est probable que, par le décret qui appelle les anciens militaires, l’armée va être augmentée de plus de 100,000 hommes. Il est donc néces­saire d’avoir les moyens d’habillement.

 

Paris, 2 avril 1815.

Au maréchal Davout, prince d’Eckmühl, ministre de la guerre, à Paris.

Mon Cousin, on a fait aux mousquets et aux pistolets quelques changements qui ralentissent la fabrication. Je pense que vous devez ordonner qu’on cesse de fabriquer des pistolets, afin d’accélérer la fabrication des fusils. Faites faire des baïonnettes dans les coutelle­ries, telles que Langres et Moulins, etc.

Présentez un projet de décret pour créer sur-le-champ des ma­chines pour pouvoir fabriquer des platines. Dites-moi si elles existent toujours à Roanne. Je préférerais qu’elles fussent placées entre Roanne et Paris. Cependant, si vous y trouviez de l’avantage, adoptez Roanne.

Je désire connaître la quantité de pièces de rechange, canons, platines, etc.

Faites remettre en activité tous les ateliers à Paris et ordonnez la fabrication des platines de cuivre, conformément au modèle que j’ai adopté l’année dernière.

Songez que, dans la situation actuelle, le salut de l’État est dans la quantité de fusils dont nous pourrons nous armer.

Faites-moi remettre, deux fois par semaine, un rapport sur la situation de la fabrication et réparation des armes.

Il faut prendre des mesures pour encourager les manufacturiers d’armes à faire de grands approvisionnements d’acier.

 

Paris, 2 avril 1815.

Au maréchal Davout, prince d’Eckmühl, ministre de la guerre, à Paris.

Mon Cousin, en attendant que le général Bourcier arrive à Paris, chargez le général Roussel d’aller dès demain prendre le commande­ment du dépôt de Versailles. Nommez quatre officiers supérieurs et quatre officiers inférieurs pour être attachés à ce dépôt. Faites mettre un million à sa disposition; ordonnez que, comme l’année passée, il fasse des circulaires aux préfets et fasse imprimer des affiches, pour faire connaître partout que ceux qui veulent vendre des che­vaux peuvent les conduire au dépôt, où on les achètera à un prix fixe et comptant. Ce moyen nous a déjà réussi, et nous procurera encore assez promptement les quantités qui nous sont nécessaires.

Autorisez la Garde à cheval à acheter 500 chevaux, savoir : 123 pour les grenadiers, 94 pour les dragons, 115 pour les chasseurs, 168 pour les lanciers.

Le général Bourcier, et, en attendant son arrivée, le général Roussel, sera autorisé à acheter à Versailles 944 chevaux pour les cuirassiers, et vous donnerez ordre aux quatorze régiments de grosse cavalerie d’envoyer 944 hommes à Versailles pour prendre ces che­vaux. Faites venir de Mézières, de Givet et de Paris à Versailles les 900 selles qui sont nécessaires. Par ce moyen, le général Roussel aura à Versailles 900 cuirassiers que les régiments lui enverront, 900 chevaux de grosse cavalerie qu’il achètera, et 900 selles qui arri­veront à Versailles.

Les dragons ont besoin de 787 chevaux. Donnez ordre aux diffé­rents régiments de dragons d’envoyer à Versailles les 787 hommes, et que de Givet, de Mézières et de Paris on fournisse à Versailles les 787 selles. Par ce moyen, le général Roussel aura 787 dragons à monter, 787 chevaux de dragons qu’il achètera et 787 selles qu’on lui enverra.

Donnez ordre que 1,084 hommes soient dirigés des différents régiments de lanciers sur Versailles; qu’on y envoie 139 selles et qu’on mette en confection à Paris le complément de selles qui manque. Par ce moyen, le général Roussel aura 1,000 lanciers, 1,000 che­vaux de lanciers qu’il achètera, et 1,000 selles de lanciers.

Donnez ordre que les quinze régiments de chasseurs envoient à Versailles 2,633 hommes; faites expédier de Givet et de Mézières sur Versailles 2,633 selles, afin que le général Roussel ait tout ce qu’il lui faut.

Donnez ordre que les régiments de hussards envoient 1.152 hom­mes à Versailles, et que le général Roussel achète les chevaux néces­saires pour les monter. Dirigez aussi sur Versailles la quantité de selles nécessaire.

Ainsi le général Bourcier achètera à Versailles : 900 chevaux de grosse cavalerie, 787 chevaux de dragons, 1,084 chevaux de lan­ciers, 2,633 chevaux de chasseurs, 1,152 chevaux de hussards; en tout 6,556 chevaux. Ce qui exige à Versailles la réunion de plus de 6,500 hommes et de 6,500 selles.

L’effectif de notre cavalerie sera donc de 36,000 chevaux, sans y comprendre la Garde. Écrivez aux colonels et aux préfets pour que, sous huit jours, les 3,200 chevaux pour lesquels il y a des marchés soient fournis.

Il peut vous paraître extraordinaire que je centralise cette opération à Versailles ; mais, ne voulant pas faire la guerre et étant sim­plement sur la défensive, il faut prévoir le cas où les alliés nous atta­queraient. Ils pourraient le faire sous un mois, et, dans ce cas, tous les dépôts devraient sortir des places fortes et se centraliser entre Paris et la Loire.

Il reste la question de l’habillement. Faites-moi connaître la situa­tion de l’habillement des régiments de cavalerie; ont-ils les draps qui leur sont nécessaires pour habiller les hommes à envoyer à Ver­sailles ? S’ils ne les ont pas, l’habillement de ces hommes se ferait à Paris, et ils arriveraient à peu près nus.

Quant à l’armement, faites diriger sur Paris les sabres et les pisto­lets nécessaires.

Il faut que les selles qui sont à Paris soient transportées à Ver­sailles. Vous pouvez mettre à la disposition du général Roussel le Grand-Commun.

En fixant le prix des chevaux et en les payant comptant aux culti­vateurs, on gagne la commission des fournisseurs. Recommandez aux commandants des dépôts, s’ils acceptaient des chevaux qui n’eussent pas toutes les qualités prescrites, mais qui leur paraîtraient cependant propres au service, de diminuer quelque chose sur le prix. Recommandez-leur surtout de ne pas recevoir de chevaux qui n’aient jeté leur gourme et qui ne puissent, quinze jours après, entrer en campagne.

 

Paris, 2 avril 1815.

Au maréchal Davout, prince d’Eckmühl, ministre de la guerre, à Paris.

Mon Cousin, le général Gérard n’a point, au 4e corps, assez de cavalerie. Je désire que vous y réunissiez le 1er, le 4e et le 6e de hus­sards, et le 8e de chasseurs. Ces régiments sont à Paris, et le 8e de chasseurs, le 4e et le 6e de hussards, que j’ai vus, pourraient partir de suite. Le 1er de hussards ne partirait que lorsque j’en aurais passé la revue. Cette division prendrait le n° 7.

Le 4e, le 6e le 10e et le 13e de dragons formeraient une 5e division de réserve à Metz. Ainsi le général Gérard aurait trois divisions d’infanterie et une de cavalerie, et trois divisions de cavalerie de réserve.

 

Paris, 2 avril 1815.

Au maréchal Davout, prince d’Eckmühl, ministre de la guerre, à Paris.

Mon Cousin, j’ai ordonné tout ce qui est relatif au mouvement de l’artillerie à Paris. Je pense qu’il faudrait renvoyer à Grenoble un des deux bataillons du génie qui sont arrivés de cette ville à Paris, et garder l’autre bataillon à Paris. Un bataillon du génie est suffisant à Grenoble pour les Alpes, puisque dans aucun cas je n’ai le projet de passer les Alpes.

Présentez-moi un projet d’organisation du génie pour l’armée. Il faut d’abord mettre des officiers du génie dans toutes les places ; il en faut à chaque division d’infanterie. Il faut une compagnie de sa­peurs à chaque division ; il faut aussi, à chaque division, un officier supérieur d’artillerie : que tout cela se rende aux divisions. Celte distribution faite, vous me ferez connaître ce qui restera disponible pour les parcs, quand je formerai l’armée. Il faut conserver à Paris cinq ou six compagnies de sapeurs; ce seront celles du 3e régiment.

 

Paris, 3 avril 1815.

Au général Caulaincourt, duc de Vicence, ministre des affaires étrangères, à Paris.

Je suppose que vous avez déjà envoyé des agents secrets à la Suède pour nous la rallier. Je suppose que vous en avez envoyé aussi à Naples, et à la Haye, auprès du prince d’Orange, et enfin auprès des divers princes d’Allemagne, du roi de Saxe et des cantons suisses qui nous sont restés attachés.

La multiplicité de mes affaires ne me permet point d’entrer dans tous ces détails; c’est à vous de vous en occuper avec soin et sans délai, afin que les cours de Bavière, de Wurtemberg, de Bade, les princes de Hesse-Darmstadt, de Nassau, et la Saxe pour l’Allemagne, la Suède et le Danemark pour le Nord, les cours de Naples, de Tos­cane et de Rome pour l’Italie, et enfin l’Espagne et le Portugal, aient connaissance, par des insinuations multipliées et par des agents se­crets , de mes intentions et de mes bonnes dispositions à leur égard.

Vous pourriez consulter les agents que j’ai eus auprès de ces diverses puissances. L’Espagne est très-importante. Faites-moi des lettres que vous enverriez de ma part, et par vos agents, à tous ces divers princes, et faites-en aussi que vous enverriez de la vôtre à leurs mi­nistres des relations extérieures.

 

Paris, 3 avril 1815.

Au général Caulaincourt, duc de Vicence, ministre des affaires étrangères, à Paris. à Paris

Monsieur le Duc de Vicence, vous voudrez bien donner des ordres à Strasbourg, au préfet et au général, pour qu’ils demandent an général et aux autorités civiles de l’autre côté pourquoi on ne laisse pas passer les courriers du cabinet. La guerre ayant pour objet d’amener la paix, interrompre les communications, c’est agir contre le droit des gens. Faites envoyer quelqu’un à Bade, et écrivez au ministre combien cette conduite est surprenante; demandez-lui si nous sommes en guerre ou en paix.

 

Paris, 3 avril 1815.

À M. Gaudin, duc de Gaète, ministre des finances, à Paris

Monsieur le Duc de Gaète, je désire que demain nous ayons notre premier travail avec le comte Mollien, afin que vous me mettiez au fait de la situation des finances, dont je n’ai aucune idée. Vous ne devez pas vous dissimuler que, dans la circonstance actuelle, l’ac­croissement que je suis obligé de donner à l’armée exigera un supplé­ment de 100 millions. Calculez donc notre budget pour la guerre sur le pied de 400 millions. Je pense que tous les autres budgets pourront être diminués, vu que les ministres se sont fait accorder beaucoup plus qu’ils n’auraient réellement besoin. Faites-moi con­naître, 1° le budget de 1814 et la situation des recettes et dépenses, ainsi que la situation du trésor au 1er janvier 1815; 2° le budget de 1815, en recettes et dépenses, tel qu’il avait été présenté; 3°enfin les ressources de toute espèce que vous pouvez m’offrir pour faire face aux besoins présents de la guerre; car l’armée, qui était à peine de 150,000 hommes, sera portée sous peu de jours à 300,000.

 

Paris, 3 avril 1815.

À M. Gaudin, duc de Gaète, ministre des finances, à Paris

J’ai lu avec attention votre rapport du 3 avril avec le projet de décret qui s’y trouve joint, le ne puis rien statuer sur les finances avant d’en avoir pris connaissance, et, comme demain j’ai avec vous un premier travail, ce sera l’affaire de deux ou trois séances; un retard de huit jours ne peut être d’aucun inconvénient. Je vois, par votre décret que, indépendamment des ressources des biens de la caisse d’amortissement restitués par mon décret 4e Lyon, vous avez encore en réserve le produit des coupes et ventes des forêts et le produit des biens communaux. Je vous prie de me faire un livret des budgets, états des finances, lois et règlements qui ont eu lieu en 1815 et 1814.

 

Paris, 3 avril 1815.

À M. Gaudin, duc de Gaète, ministre des finances, à Paris

J’ai reçu votre rapport du 31 mars. Je donnerai 150,000 francs de pension à la duchesse de Bourbon. Remettez-moi l’état des biens que la duchesse d’Orléans laissera au Domaine, l’état détaillé de ses dettes et leur nature, et l’état des ventes de bois, en constatant que les bois sont coupés et les coupes régulières. Si je laisse à la duchesse d’Orléans la jouissance de ses traites, je ne veux payer sa pension qu’à dater du 1er janvier 1816. Je pense qu’il y aurait de l’inconvé­nient à ce qu’elle restât à Paris; elle pourra se retirer dans la Bour­gogne, la Lorraine ou sur la Loire. Si le château de Navarre, qui ap­partient au prince Eugène, lui convient, on pourrait le lut offrir. Je désire que vous me présentiez ce travail mercredi, au conseil des ministres.

Il serait convenable que vous me présentiez sur tous les biens de la famille des Bourbons, hors la liste civile, un travail général qui me fasse connaître les biens qui appartiennent à chaque branche, ce qu’ils ont rapporté cette année, le montant des traites pour coupes de bois et dont le bois est encore dans la forêt, par conséquent sous le séquestre, l’état des dettes et celui des meubles qu’ils ont laissés, afin qu’un seul décret règle les affaires des différentes branches, assure le payement des dettes et concilie tous les différends.

 

Paris, 3 avril 1815.

À M. Gaudin, duc de Gaète, ministre des finances, à Paris

De grandes ventes de bois ont eu lieu dans différents départements. Les acquéreurs sont inquiets et, en conséquence, ils ne continuent pas exactement leurs payements. D’un autre côté, les préfets et l’en­registrement ne continuent pas les ventes. Je désire que, par une circulaire, vous fassiez connaître aux préfets et à l’enregistrement que toutes les ventes faites des forêts sont confirmées et que les payements doivent s’opérer sans aucun retard. Les ventes des bois et forêts doivent continuer à avoir lieu comme ci-devant, jusqu’à ce que .vous ayez contremandé cette mesure, si elle n’entrait pas dans les plans de finances dont vous réunissez les éléments et que vous sou­mettrez à mon approbation. Recommandez, en attendant, qu’on donne à ces ventes la plus grande activité.

 

Paris, 3 avril 1815.

Au maréchal Davout, prince d’Eckmühl, ministre de la guerre, à Paris.

Mon Cousin, le 6e corps sera composé de la manière suivante, savoir : de la 18e division d’infanterie, commandée par le général Girard, qui partira demain de Paris pour Belfort, comme je l’ai déjà mandé, et qui sera composée des 5e, 14e, 20e et 24e régiments; de la 19e division, qui sera commandée par le général Brayer et com­posée des 7e, 72e, 11e et 27e régiments (cette division restera à Paris) ; de la 20e division, qui sera composée des 5e léger, 88e, 44e et 40e (cette division devra se réunir à Paris ; vous ne la ferez venir que quand on le pourra sans inconvénient) ; de la 21e division; le 15e de ligne, le 26e, le 61e et le 8e léger formeront cette 21e divi­sion, qui se réunira entre la Loire et la Dordogne; elle restera là jusqu’à nouvel ordre.

Ce corps sera sous les ordres du comte de Lobau ; il sera ainsi composé de seize régiments.

Le 2e et le 3e de hussards formeront une brigade de la 9e division de cavalerie; ils partiront aussitôt après que je les aurai vus pour se rendre à Belfort, où ils seront censés détachés de la 9e division et sous les ordres du général Girard. Le 13e de chasseurs fera partie de la 9e division et se rendra en Alsace.

II sera formé une 5e division de réserve composée des 2e, 7e, 12e cl 9e de dragons ; cette division se réunira à Paris et sous les ordres du comte de Lobau. Donnez ordre au 9e de dragons de revenir à Paris sur-le-champ.

Le 13e de dragons ira compléter la 4e division de réserve. Vous pourriez le faire partir demain.

Le 35e régiment d’infanterie se rendra en Alsace et fera partie de la 15e division.

Le 41e se rendra au 4e corps et fera partie de la 14e division.

Le 46e se rendra au 4e corps et fera également partie de la 14e di­vision.

Le 6e léger se rendra en Alsace et fera partie de la 17e division.

Le 45e recevra sur-le-champ l’ordre de retourner et de se rendre au 4e corps, où il fera partie de la 13e division.

Le 75e fera partie de la 10e division.

Le 74e fera partie de la 11e division.

Le 73e fera partie de la 4e division.

Le 65e se rendra en Flandre et fera partie de la 9e division.

Par ce moyen, toutes les divisions seront à quatre régiments.

Vous laisserez au général Morand et aux généraux qui commandent sur la Loire toute la latitude convenable pour ces mouvements.

8e corps. — Le 13e de ligne, le 63e, le 10e de ligne, le 69e, le 70e, le 3e léger, le 78e, le 56e et le 62e formeront trois divisions, qui composeront le corps d’observation des Pyrénées ou le 8e corps, que le général Clausel commandera.

Les 3e, 14e et 15e de chasseurs formeront une 10e division de ca­valerie légère et feront partie du corps d’observation des Pyrénées, sous les ordres du général Clausel.

7e corps. — Le 49e, le 39e, le 6e de ligne, le 58e, le 83e, le 87e, le 82e, le 48e, le 16e formeront trois divisions qui composeront le 7e corps. Présentez-moi la formation et le lieu de réunion de ces trois divisions. Vous réitérerez l’ordre que les trois régiments qui sont en Corse repassent à Toulon ; ils feront partie du corps d’obser­vation des Alpes.

Pour la cavalerie de l’armée des Alpes, il sera attaché au 7e corps les 3e et 4e escadrons du 4e de hussards, dont le dépôt est à Vienne; les 3e et 4e escadrons du 13e de dragons, dont le dépôt est à Lyon ; et le 10e de chasseurs, dont le dépôt viendra à Avignon et dont le régiment quittera les Pyrénées pour se porter sur le Rhône.

Ainsi j’aurai : au 1er corps, quatre divisions d’infanterie ou seize régiments ; au 2e corps, cinq divisions ou vingt régiments ; au 3e corps, deux divisions ou huit régiments; au 4e corps, trois divisions ou douze régiments; au 5e corps, trois divisions ou douze régiments; au 6e corps, quatre divisions ou seize régiments ; au 7e corps, quatre divisions ou douze régiments ; au 8e corps, trois divisions ou neuf régiments; total, vingt-huit divisions on cent cinq régiments, ce qui emploie la totalité des régiments de France.

Il faudrait organiser de plus cinq régiments étrangers. Le premier régiment étranger se composera des déserteurs piémontais et italiens; il se réunira à Chalon-sur-Saône. Le second se composera des Suisses, qu’on pourra réunir du côté d’Amiens. Les Polonais formeront le troisième, qu’on réunira à Soissons. Le quatrième régiment se composera d’Allemands, qu’on réunira sur la Loire, du côté de Tours. Enfin le cinquième se composera de Belges, qu’on réunira sur la Somme, à Amiens.

Je pense qu’il faudrait préparer des cadres en officiers pour ces cinq régiments et les envoyer dans les différents lieux de réunion indiqués. Nous avons beaucoup d’officiers français qui ont servi en Italie : formez-en le cadre du régiment des Piémontais. Les officiers suisses qui nous restent formeront le cadre du régiment suisse. Les officiers polonais que nous avons ici formeront le cadre du régiment polonais, et en cas d’insuffisance, vous y placeriez de préférence des officiers français qui ont été longtemps en Pologne. Enfin vous prendrez des officiers flamands pour former les cadres du régiment belge et des officiers de l’Alsace et des feortls 4n Rhin pour les cadres des régiments allemands. Les Polonais seront habillés à la polonaise, les Suisses en rouge, les Belges avec l’uniforme actuel des régiments belges, et les Piémontais en bleu, que je suppose être la couleur de l’uniforme piémontais, afin de BOftWir irtitwer les déserteurs avec l’habit sous lequel ils viendront. Présentez-moi un projet de décret pour la formation de ces cinq régiments étrangers.

Faîtes-moi connaître s’il reste quelques régiments de cavalerie dont je n’aie pas disposé. Il faudrait un régiment de cavalerie légère pour compléter la division des Alpes. J’ai formé neuf divisions de cavalerie légère aux armées du Nord et du Rhin. Ces divisions, à quatre régi­ments chacune, feraient trente-six régiments; mais je n’ai que vingt-sept régiments de cavalerie légère ; sur ces vingt-sept, quatre sont employés dans le Midi, c’est-à-dire aux Alpes et aux Pyrénées ; il ne me reste donc que vingt-trois régiments : ainsi le déficit est de trente régiments. M&ie j’ai formé cinq âwistdifs de réserve de cuirassiers et de dtrage««> qui n’emploient que vingt régiments ; or j’ai vingt-neuf régiments de grosse cavalerie; c’est donc neuf plus qu’il ne faut, ce qui réduit le déficit, pour l’organisation de la cavalerie légère, à quatre régiments. Il faudra donc que l’organisation des neuf divi­sions de cavalerie légère comprenne neuf régiments de dragons, je pense qu’il faut placer les dragons en brigades, en attachant quatre brigades à quatre divisions de cavalerie et le régiment de dragons restant à une cinquième division. Des neuf divisions de cavalerie lé­gère, cinq seront à quatre régiments et quatre à trois régiments. Je pense que vingt-sept régiments de cavalerie légère ne sont pas assez; il faudrait en former trois autres, et alors il n’y aurait plus qu’une division qui ne serait composée que de trois régiments.

Ayant ainsi éclairé mes idées sur les régiments de cavalerie qui doivent rester dans le Midi, je pense qu’il conviendrait que le 4e de hussards, le l3e de dragons, les 3e, 14e, 15e et 10e chasseurs, ce qui fait six régiments, n’envoyassent personne à Versailles, et que vous donnassiez l’autorisation à ces régiments, qui ont leurs dépôts loin des frontières, de compléter eux-mêmes leurs remontes à un prix fixe. Il serait nécessaire aussi de les autoriser à faire faire leurs selles, pour éviter le transport dispendieux des selles que nous avons dans le Nord. Ce qui est relatif à ces régiments sera donc une modi­fication apportée à ce que je vous ai écrit hier pour le dépôt de Versailles.

 

Paris, 3 avril 1815, huit heures du soir.

Au maréchal Davout, prince d’Eckmühl, ministre de la guerre, à Paris.

Mon Cousin, vous trouverez ci-jointe une dépêche télégraphique. Donnez ordre à la division Girard, qui devait partir demain pour se rendre du côté de Belfort, de partir avant le jour, pour se rendre en poste à Lyon. Au lieu du 5e de ligne, vous y mettrez le 7e, et le 5e restera à Paris. Faites connaître au général Girard ce dont il s’agit, afin qu’il mène avec lui deux bons généraux de brigade, de ceux dont il peut être sûr.

Il est nécessaire de faire partir sur-le-champ deux commissaires des guerres pour parcourir la route, afin que des voitures soient prêtes. Il suffit que la troupe les prenne à Essonne. Donnez ordre également au bataillon d’artillerie du 4e régiment, qui doit être parti aujourd’hui pour Lyon, et qui doit être ce soir à Essonne, de prendre la poste pour arriver plus tôt à Lyon. Donnez le même ordre au bataillon de sapeurs que j’avais ordonné qu’on renvoyât sur Lyon. Comme jusqu’à Fontainebleau la route de Moulins et celle de Bourgogne sont la même, vous pourrez faire passer une colonne par Moulins et l’autre par Essonne. Faites préparer des relais pour ces deux routes. Envoyez un de vos aides de camp à franc étrier pour annoncer ces troupes, qui doivent arriver à Lyon en quatre jours. Cet officier continuera sa route jusqu’à Grenoble, pour ordonner au générai la Salcette de manœuvrer pour garantir Lyon.

Envoyez un courrier au général Morand, pour qu’il presse sa marche sur Nîmes, par sa colonne de gauche.

Faites venir le général Brayer; qu’il parte dans la nuit pour se rendre en poste à Lyon. Ayant commandé dans cette ville, il en connaît les dispositions. Il prendra le commandement de la ville. Grouchy disposera alors de Dessaix pour le porter en avant.

Il est nécessaire que les deux commissaires des guerres que vous enverrez par les deux routes aient avec eux de l’argent. Il faut que les troupes parcourent quatre étapes par vingt-quatre heures.

Retardez le départ du 4e de hussards et du 13e de dragons. Faites partir en poste le major du 4e de hussards, qui est un officier sûr, pour se mettre à la tête des escadrons qui sont à Lyon, et faites choix d’un officier du 13e, que Brayer désignera, pour se mettre à la tête de la partie du 13e qui est à Lyon.

Prescrivez au général Grouchy de faire mettre à pied tous les gardes d’honneur de Lyon, pour procurer des chevaux aux hommes à pied de ces deux régiments.

 

Paris, 3 avril 1815, au soir.

Au général comte Andréossy, président de la section de la guerre, au Conseil d’État

Je vous envoie un rapport et un projet de décret sur les gardes nationales. Je vous envoie aussi un projet de tableau et un travail fait par Allent, qui était à la tête de la garde nationale.

Je désire que vous réunissiez les sections de la guerre et de l’inté­rieur, afin de me proposer un projet définitif dans le plus court délai possible.

Pour organiser les gardes nationales de France, je voudrais que toutes les gardes nationales eussent pour uniforme une blouse gau­loise bleue, qui ne coûterait que 10 ou 12 francs; il y aurait une broderie pour les officiers. Les chasseurs et grenadiers qui auraient le moyen de s’habiller en gardes nationaux, et les officiers qui voudraient porter un habit en seraient les maîtres; mais la blouse serait l’uniforme général, et cela coûterait peu de chose.

Je voudrais obtenir trois buts :

1° Organiser toutes les populations des frontières sous leurs officiers, de manière qu’elles puissent défendre leurs propriétés. Nos départe­ments de France sont, l’un portant l’autre, de 300,000 habitants. Je voudrais, dans un département de 300,000 habitants, avoir 30,000 gardes nationaux, ce qui ferait quarante-deux bataillons de 720 hommes, à six compagnies, et chaque compagnie de 120 hommes, officiers compris. Ces quarante-deux bataillons seraient divisés en autant de légions qu’il y a de sous-préfectures, et il y aurait, par sous-préfecture, un colonel nommé par moi. Ces quarante-deux bataillons fourniraient leurs compagnies de grenadiers et de chas­seurs, ce qui ferait quatre-vingt-quatre compagnies; ces quatre-vingt-quatre compagnies auraient un effectif de 10,000 hommes et un présent sous les armes de près de 8,000. On réunirait les compagnies de grenadiers et de chasseurs en bataillons de six compagnies, de sorte que ces quatre-vingt-quatre compagnies formeraient quatorze bataillons.

Le département du Nord, qui a une population égale à deux départements, aurait ainsi 60,000 hommes de garde nationale, et vingt-huit bataillons ou 20,000 hommes de chasseurs et de grenadiers. Le gouvernement appellerait, selon les circonstances, ou seulement les grenadiers, ou seulement les chasseurs, ou les grena­diers et les chasseurs, pour les mettre en activité. Si l’on avait besoin seulement de 10,000 hommes, on n’appellerait que les grenadiers, ce qui ferait quatorze bataillons qu’on solderait comme les troupes de ligne et qu’on mettrait dans les places fortes. Si les circonstances devenaient plus urgentes, on appellerait les chasseurs, ce qui dou­blerait les forces, et alors le département du Nord aurait 20,000 hommes pour sa défense. Si les circonstances enfin devenaient encore plus urgentes, on appellerait le reste de la garde nationale, et on aurait les quatre-vingt-quatre bataillons ou 60,000 hommes pour aider les troupes de ligne à la défense du département.

Je pense que, pour la régularité du travail, il ne faudrait point entrer dans toutes les différences de population, mais comprendre les grands départements pour deux départements, les autres pour un et demi, les autres pour un, et enfin d’autres pour un demi. Ainsi les départements qui seraient classés pour un demi ne fourniraient que vingt-quatre bataillons ; ceux qui le seraient pour l’unité en fourniraient quarante-deux ; pour un et demi, soixante, et ceux qui seraient classés pour deux, quatre-vingts. On ajouterait dans le travail quatre bataillons de plus ou de moins, selon que la population approcherait de 600,000 hommes ou surpasserait de beaucoup ce nombre.

La garde nationale de toutes les places fortes serait mise de suite en activité. Ainsi celle de Lille, que je suppose de 6,000 hommes et qui ne devrait avoir que 1,000 grenadiers, 1,000 chasseurs et 4,000 hommes de basses compagnies, aurait tout de suite ses 6,000 hommes en activité, formant huit à dix bataillons; de même pour Dunkerque, Calais, Boulogne et toutes les places de la Flandre. On ferait entrer en outre dans nos places les quatorze bataillons de grenadiers et les quatorze de chasseurs, ce qui donnerait deux espèces de garde nationale dans la ville : garde nationale sédentaire de la ville (grenadiers, chasseurs et basses compagnies), et grena­diers et chasseurs des campagnes.

Pour faire cette organisation, il faudrait, après avoir posé les prin­cipes, dresser un tableau qui fit connaître le nombre des bataillons que chaque sous-préfecture peut fournir. Ensuite un conseiller de sous-préfecture, un officier de gendarmerie et un officier supérieur, nommés par le général de division et le sous-préfet, formeraient un comité pour procéder à cette formation. La garde nationale se for­merait par commune et canton ; il y aurait de plus par département un comité supérieur nommé par le général de division, le préfet ou le conseiller le préfecture qu’il déléguerait et le capitaine de gendar­merie. Les propositions d’officiers seraient faites par les comités de formation de sous-préfectures et approuvées par le comité du département. Par ce moyen, on aurait autant de corps de garde nationale que de sous-préfectures. Les chefs de bataillon et officiers au-dessous de ce grade seraient seuls nommés par les comités, me réservant de nommer directement, par le canal du ministre de l’intérieur, les généraux ou colonels qui devront commander la réunion des bataillons de sous-préfectures ou des places.

Les éléments une fois formés, ce serait l’affaire d’une heure de donner, selon les localités, la formation la plus convenable à l’état-major de la garde nationale de chaque sous-préfecture.

Il serait convenable de poser, aujourd’hui ou demain, les prin­cipes, et de soumettre aussitôt le décret à ma signature.

Vous vous occuperez de suite de former les tableaux, d’abord du Nord et, immédiatement après, des deux départements de l’Alsace, ensuite des départements frontières de la Ifease et des Ardennes, et successivement, jour par jour, des gardes nationales dans les 16e, 5e, 2e 3e 4e 6e 7e et 18e divisions militaires. Ce travail fait, nous formerons ou continuerons les tableaux pour le reste de la France, c’est-à-dire pour les 14e 15e 1″ et 19e divisions, etc.

La proportion d’un dixième de la population parait être trop forte aux ministres. Paris, dont on peut évaluer la population à 500,000 habitants, a 25,000 gardes nationales, ce qui n’en est que le ving­tième; mais, si cela est nécessaire, on pourrait en avoir le double, 50,000 hommes, sans difficulté ; j’en ai vu 60,000 au 13 vendé­miaire.

2° La formation une fois faite, il faudra s’occuper de l’armement. Il serait à souhaiter qu’il appartînt aux citoyens, comme seul moyen d’avoir des armes soignées. Il faudrait exiger que tout particulier qui paye près de 50 francs de contributions payât en proportion. Ceux qui seront appelés à concourir avec les troupes de ligne pour la défense des places fortes et des postes importants des frontières seraient armés de fusils de calibre. Les basses compagnies séden­taires s’armeraient de fusils de chasse. À cela il faut joindre un projet de décret qui autorise tous les citoyens à être armés, et qui rapporte les lois contraires à cette disposition.

3° L’équipement est le troisième objet : en adoptant que l’uniforme consistera en une blouse bleue, par-dessus laquelle on mettrait une giberne noire, chacun pourrait se procurer cette blouse, il y aurait uniformité, et l’habillement coûterait peu de chose ; on aurait de plus l’avantage que cette blouse, étant de toile de coton, n’enlèverait pas le coutil à l’habillement des troupes. En adoptant la giberne noire, cela éviterait encore d’être en concurrence avec la ligne. Ceux qui voudraient avoir un habit de garde nationale sous la blouse, pour le porter hors du service, en seraient les maîtres, et ils le feraient faire à leurs frais.

Appelez à la section de f intérieur et de la guerre le général Dumas, qui, je crois, s’est déjà occupé de cela.

Je n’ai pas besoin de vous faire sentir combien cet objet est urgent.

J’attache une grande importance à ce que le décret de principe et l’organisation du département da Nord et des deux départements de l’Alsace puissent être faits demain.

 

Paris, 3 avril 1815, au soir.

INSTRUCTIONS POUR LE GÉNÉRAL BARON CORBINEAU.

Corbineau partira sur-le-champ pour Lyon, où il arrivera le plus vite possible, pour annoncer que quatre régiments, les 7e, Ï4e, 20e et 24e, arrivent en poste par les routes du Bourbonnais et de la Bourgogne. Si les événements qui se passent rendaient inutile que ces troupes marchassent si rapidement, le général Grouchy leur enverrait des ordres pour s’arrêter.

À son arrivée à Lyon, Corbineau ira chez le préfet et chez le maire, pour que les gardes nationales de Lyon envoient des déta­chements au secours des Dauphinois. Il restera à Lyon pour seconder de toutes ses forces le général Grouchy. Il annoncera la prochaine arrivée du général Brayer pour prendre le commandement de la place de Lyon. Son caractère le disposera à rendre des services, soit en portant des ordres aux gardes nationales du Dauphiné, soit en se rendant où il y aurait des troupes dans le voisinage pour les réunir. Il m’écrira tous les jours et restera là pour rendre tous les services qu’exigeront les circonstances. Il excitera les généraux, les autorités, les gardes nationales à faire leur devoir et à mettre un terme à cette insurrection de la minorité contre une si grande majorité.

C’est le général Girard qui commande les troupes qui se rendent en poste à Lyon. Si les circonstances étaient urgentes, le général Corbineau pourrait requérir les gardes nationales de Bourgogne et du département de l’Ain de venir dans Lyon repousser les Marseillais.