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Antoine Henri Jomini (1779 – 1869)

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« Le Devin de l’Empereur »

Portrait de Jomini (Dawe)
Portrait de Jomini (Dawe)

"Le nom de Jomini est gravé sur ce qu'on pourrait appeler l'Arc de Triomphe intellectuel de l'Empire, n'ayant pu l'être sur l'autre" (Jacques Bainville)

"La guerre est à jamais un mal nécessaire, non seulement pour élever ou sauver les états, mais encore pour garantir même le corps social de dissolution" (Précis de l'Art de la Guerre.)

"Si la fortune ne m'a jamais mis à la tête d'une armée, j'ai été du moins chef d'état-major de près de 100 000 hommes"

Antoine Henri Jomini voit le jour le 6 mars 1779, à Payerne, dans le canton de Vaud (à 50 km au sud-ouest de Berne), en Suisse. Il est le fils de Benjamin et Jeanne, née Marcuard. Son père y est syndic. Il passe les premières années de sa vie dans son village natal, aux cotés de son frère (François-Jakob) et de ses deux soeurs (Julie-Catherine et Louise). Il y cultive l’amour de la nature et de son pays.

Il a 12 ans lorsqu’il est attiré par le métier des armes. Ses parents tentent alors de le faire admettre au collège militaire du prince de Wurtemberg, située à Montbéliard. Mais l’école est transférée en Allemagne, à Stuttgart, et il faut donc abandonner ce projet. On envisage alors de faire entrer l’enfant dans le régiment suisse de Watteville, qui est à cette époque au service de la France. En France, où, justement, c’est la Révolution. Les régiments suisses sont bientôt dissous. Allons ! Le petit Jomini fera une carrière commerciale.

Antoine est donc envoyé, en 1793, à Aarau à la « Pension mercantile pour jeunes Messieurs », qu’un nommé Emmanuel Haberstock a fondée ici. Il y enseigne l’allemand aux autres élèves.

Puis, en avril 1795, il continue son apprentissage à Bâle, dans la maison de banque Preiswerk. Dans la bibliothèque de cette ville, il commence à s’intéresser à la littérature militaire. L’année suivante, le jeune Jomini est à Paris, agent de change, avec deux de ses compatriotes vaudois, Rochat et Peronnet. Des spéculations hasardeuses lui font perdre une grande partie de ses biens.

A Paris parviennent les échos des campagnes militaires en Italie (1796-1797). Ils ravivent les aspirations militaires du jeune suisse, qui suit les opérations avec un grand intérêt, lisant les bulletins de victoire, les annotant, faisant des comparaisons avec les campagnes de Frédéric II, pris d’un réel enthousiasme pour le nouveau héros de la France, Bonaparte. Pris dans le courant politique, il se mêle également, et de manière active, des affaires de la Suisse. A l’instar de Laharpe, il réclame pour son pays de Vaud, la garantie de ses droits, comme le veulent les traités signés par la France.

La Révolution de 1798, en Suisse, le ramène au pays. Quoique n’ayant jamais suivi de formation militaire, il devient lieutenant des troupes helvétiques, puis, en 1799, aide de camp du ministre de la guerre helvétique, Keller. Le 17 juin de la même année, il est promu capitaine, chef du Secrétariat de la Guerre. Le 26 avril 1800, Jomini est nommé chef de bataillon. Il est au mieux avec les ministres Repond et Lanther. Il a alors à peine 20 ans, mais il est le moteur du ministère de la guerre, qu’il réorganise, proposant l’uniformisation des règlements de manoeuvres et des tenues, faisant adopter des réformes. Cela ne l’empêche pas de continuer d’étudier la stratégie et, en même temps, d’être un des meneurs de la lutte menée contre le patriciat bernois (partisans des impériaux alors que les révolutionnaires helvétiques sont proches de la France).

Les unitaires suisses perdent la partie en 1801 : Jomini doit quitter son poste. Après la paix de Lunéville, il se rend de nouveau à Paris où il trouve un emploi dans la fabrique d’équipements militaires Delpont. Il y fait la connaissance de nombreux hommes influents et autres agitateurs politiques. C’est à cette époque que germe dans sa tête le projet de rédiger un résumé de principes sur les opérations de guerre, ce qui n’a encore été fait, et qui deviendra son « Traité des Grandes Opérations Militaires » [1] . En 1803, il abandonne son emploi pour se consacrer exclusivement à sa rédaction.

Mais il faut bien vivre : Jomini s’adresse alors successivement au général von der Weid, puis au gouverneur de Paris, Murat, enfin au chargé d’affaires russe à Paris, Oubril. Sans succès, personne ne daigne s’intéresser au jeune suisse et à ses manuscrits.

Il va avoir plus de chance avec Michel Ney, qui n’est encore que général. Impressionné par ce que lui fait lire Jomini, il le prend avec lui, comme aide de camp volontaire, à Boulogne, où la Grande Armée se forme en vue du débarquement en Angleterre. Il lui fait même l’avance de l’argent nécessaire à l’impression des premiers volumes de son Traité.

Si le système des grandes opérations de Frédéric avait été au niveau de son système de bataille, l'armée autrichienne eût été détruite (note : à Hohenfriedberg - 4 juin 1745), car celle du roi était une des plus belles qu'il ait jamais eues ; mais, à cette époque, on ignorait l'art de profiter de la victoire, et on méconnaissait l'immense avantage de pousser vivement une armée battue"

Les deux premiers paraissent en 1804 sous le titre . « Traité des grandes opérations militaires, contenant l’histoire critique des guerres de Frédéric II comparées à celles de Napoléon »

En 1805, Jomini suit Ney, devenu maréchal, et participe, avec le VIe corps d’armée, à l’encerclement de l’armée du général Mack, à Ulm (il est à Günzburg, Elchingen, où son action auprès du maréchal est déterminante). Il suit ensuite le VIe corps dans le Tyrol, puis est chargé de porter des rapports au grand Quartier Général, qu’il rejoint…. à Austerlitz, au lendemain de la bataille. Il en profite pour faire remettre à l’empereur deux volumes de son Traité : il y a marqué le chapitre sur les lignes d’opérations, ainsi que les comparaisons entre Frédéric et Napoléon. Ce dernier, après s’être fait lire l’ouvrage, déclare « Comment Fouché laisse-t-il imprimé cela ? », puis… il nomme Jomini aide de camp adjudant du maréchal Ney, ce qui l’assimile à un colonel. (27 décembre 1805)

Une armée dont les lignes sont intérieures et plus rapprochées que celles de l'ennemi, peut, par un mouvement stratégique, les accabler successivement, en y réunissant alternativement la masse de ses forces (...) Une ligne d'opérations double peut au contraire s'employer avec succès, quand on a des forces tellement supérieures que l'on soit assuré de pouvoir présenter sur les deux parties, des masses plus fortes que l'ennemi

Comme on pense qu’il connaît bien l’armée prussienne, Jomini va participer à la campagne de 1806 au Grand État Major. Le 15 septembre 1806, il écrit un mémoire intitulé « Observation sur la Probabilité d’une Guerre avec la Prusse, et sur les Opération militaires qui auront vraisemblablement lieu’, dans lequel non seulement il prévoit la guerre, mais également les lieux où les deux armées se rencontreront de façon décisive :Iéna et Auerstaedt ! Le 29, il rencontre pour la première fois Napoléon,  à Mayence. Ses capacités de stratège et sa connaissance du terrain impressionnent suffisamment l’Empereur pur que celui-ci le prenne aussitôt dans son état-major. Après les victoires d’Iéna et Auerstaedt, il suit l’état major à Berlin. Cette année là il fait paraître un Atlas du Traité de grande tactique [2] 

Sire, au commencement de la campagne contre la Prusse, Votre Majesté daigna me faire l'honneur insigne de m'appeler à Mayence et de m'employer auprès de son auguste personne. Elle se réserva néanmoins de prononcer sur ma destination définitive à la fin de la campagne, et décida que je conserverais jusqu'alors ma place de premier aide de camp du maréchal Ney.

Deux campagnes sans exemple ont été achevées depuis cette époque. On m'a rayé du tableau de l'état-major du maréchal par ordre de S,. M. le prince de Neuchâtel, alors ministre de la guerre, sans me donner néanmoins cette destination définitive.

Dans une position aussi pénible, j'ose recourir humblement à la bienveillance de Votre Majesté et la supplier de vouloir bien prendre une décision qui m'assimile aux officiers de sa Maison militaire.

Jomini, adjudant commandant.

Il sera attaché au maréchal Ney, qui le demande (Correspondance de Napoléon - 16 octobre 1807)

L’année suivante, il est aux cotés de l’Empereur, au cimetière d’Eylau. Il se voit confier une mission auprès de Ney, que l’arrivée inespérée rend inutile. Napoléon lui accorde la Légion d’honneur. Après Friedland et la paix de Tilsit, Jomini, qui vient d’être nommé chef d’état-major de Ney, suit l’empereur de nouveau à Berlin. Il continue à travailler à son Traité, puis retourne à Paris, à la suite de l’Empereur.

A Paris, sa position devient inconfortable, car, tout en étant toujours au service de Ney, qui se trouve en Silésie, il est attaché à la personne de l’Empereur. Il doit affronter la malveillance du Major-Général, le maréchal Berthier, qui, en dépit de la proposition de Ney et l’accord de Napoléon, le nomme seulement sous-chef d’état major du VIe corps d’armée, aux ordres du général Dutaillis, qu’il devait remplacer ! La querelle entre les eux hommes ne fait que commencer !

Quoiqu’il en soit, Jomini rejoint son corps à Glogau, en Silésie. Il le suit en Espagne, où Ney mène une campagne peu heureuse. Il y fait la dure expérience de la guérilla.

De cette guerre d'Espagne, et notamment de la guérilla, Jomini écrira plus tard :

C'est surtout lorsque les populations ennemies sont appuyées d'un noyau considérable de troupes disciplinées, qu'une pareille guerre offre d'immenses difficultés. Vous n'avez qu'une armée, vos adversaires ont une armée et un peuple entier levé en masse ou du moins en bonne partie; un peuple faisant arme de tout, dont chaque individu conspire votre perte, dont tous les membres, même les non-combattants, prennent intérêt à votre ruine et la favorisent par tous les moyens. Vous n'occupez guère que le sol sur lequel vous campez; hors des limites de ce camp, tout vous devient hostile, et multiplie, par mille moyens, les difficultés que vous rencontrez à chaque pas (...) Les moyens de réussir dans une telle guerre sont assez difficiles : déployer d'abord une masse de forces proportionnée à la résistance et aux obstacles qu'on doit rencontrer; calmer les passions populaires par tous les moyens possibles ; les user par le temps; déployer un grand mélange de politique, de douceur et de sévérité, surtout une grande justice; tels sont les premiers éléments du succès« .

Lorsqu’il doit évacuer la Galice, Ney envoie Jomini auprès de l’Empereur, pour présenter sa justification. Jomini retrouve Napoléon à Vienne, peu après la bataille de Wagram. Il le suit à paris, une fois la paix de Schönbrunn signée. Il est « limogé » de l’état-major de Ney, et se retrouve dans la suite de Berthier, aux ordres d’un colonel, Bailly de Monthion. Il demande alors et obtient un congé de maladie.

Le 27 juillet 1808, il avait été fait baron de l’Empire .

Il se retire en Suisse, puis, le 28 octobre 1810, envoie à Berthier sa démission, pour, peu après faire des offres de service à l’armée russe. Celles-ci sont acceptées, et il est nommé aide de camp du tsar. Mais Napoléon, l’apprenant, lui intime l’ordre de revenir de France, le 7 décembre 1810, où il est nommé général de brigade. Revoilà Jomini à Paris, de nouveau perdu au sein de l’état-major de Berthier, officiers supérieur auprès de deux armées, la russe et la française ! Il commence son « Histoire des guerres de la Révolution »

Lorsque la campagne de 1812 commence, Napoléon donne l’ordre à Jomini de le suivre, au sein du Grand Quartier Impérial. Mais il ne souhaite pas combattre contre ceux à qui, quelques années plus tôt, il offrait ses services. Il est nommé gouverneur de Wilna (Vilnius), le 26 juin 1812, qu’il organise en base de ravitaillement. A la suite d’un différent avec le général Hogendorp, qui a été nommé gouverneur général de Lithuanie, il est nommé, en août, gouverneur de Smolensk. C’est là qu’il retrouve les débris de la Grande-Armée, en retraite depuis Moscou

C’est lui qui indique la ligne de retraite par Wasselovo et Gembin sur Molodechno, beaucoup plus courte et moins difficile que celle sur Minsk, que Napoléon voulait suivre, et qui est déjà coupée par Tchichagoff. A la Berezina, malade d’une fluxion de poitrine, il est aux cotés d’Eblé, pour jeter les ponts (il y a là des pontonniers du Tessin). Au moment du passage, encore plus malade, il est abandonné sur la rive gauche. Les derniers fuyards le surprennent et l’entraînent dans la rivière où il manque d’être noyé. C’est un courageux soldat du régiment suisse de Castella, qui le reconnaît et lui sauve la vie. Il a perdu les manuscrits qu’il transporte toujours avec lui. Il est emmené à Brill. Peu après, le maréchal Victor le prend dans sa voiture. Ils échappent de peu à une attaque de Cosaque. La retraite va le mener jusqu’à Wilna, Kowno, Danzig, Stettin.

Là, il reçoit l’ordre de rejoindre Paris, où l’empereur l’appelle, pour le charger de réorganiser l’armée. Mais, malade pendant trois mois, Jomini ne pourra répondre à cette offre.

En 1813, il rejoint l’armée française le jour de la bataille de Lützen. Il est de nouveau nommé chef d’état major du maréchal Ney. Il rejoint son chef le 4 mai 1813, à Leipzig, à temps pour participer à la bataille de Bautzen. Ney, à l’issue de la bataille, le propose pour le grade de général de division, ainsi que pour la Légion d’honneur. Berthier refuse ces promotions, sur un motif peu honorable. La coupe est pleine pour Jomini. Le 14 août 1813, profitant de l’armistice de Poischwitz, il franchit les lignes et se rend au quartier général russe, où il est reçu avec distinction et nommé lieutenant général (ce qui correspond à général de division) et aide de camp du tsar Alexandre Ier.

"Dans l'armée française, son départ fit sensation; on parla de désertion, de trahison. Peu après, la campagne de Saxe tourna au désastre pour les Français. Bientôt, la rumeur courut que Jomini avait fourni aux Alliés le plan de campagne de Napoléon (..) Jomini protesta de son innocence, et Napoléon lui-même le soutint à Sainte-Hélène, disant que Jomini ne connaissait pas son plan de campagne. L'Empereur admettait aussi que Jomini avait été victime d'une injustice; selon Montholon, Napoléon lui aurait pardonné sa défection : «Il a été aveuglé par un sentiment honorable; l'amour de la patrie (sic) ne l'a pas retenu»" (Lee Kenneth, in Dictionnaire Napoléon)

Jomini continue donc la campagne d’Allemagne aux cotés des Alliés, qui lui doivent notamment les modifications du plan de Trachenberg, qui prévoyait une marche de flanc sur Leipzig devant Dresde, risquant de compromettre les Alliés entre l’Elbe, le Rhin et la mer du Nord. Il sera à Dresde, à Culm, à Leipzig. Il se brouille avec un grand nombre d’officiers de l’état-major allié (notamment avec Radetzky et Barclay de Tolly), qui acceptent mal les critiques de ce suisse déserteur des lignes françaises ! Après la victoire des Alliés à Leipzig, il rejoint le tsar Alexandre, à Francfort, dans l’espoir, qui sera déçu, d’épargner une invasion à la Suisse. Mais il parvient tout de même à faire préserver l’indépendance de son pays.

Portrait vers 1859 (Charles Gleyre) en uniforme de général russe et avec l'écharpe de l'Ordre de Sainte-Anne.
Portrait vers 1859 (Charles Gleyre) en uniforme de général russe et avec l’écharpe de l’Ordre de Sainte-Anne.

Lorsque les Alliés commence leur marche en France, Jomini sollicite de ne pas les accompagner. Mais les défaites successives de février les amènent à faire de nouveau appel à lui. Mais l’état-major refuse de suivre ses avis.

En 1815, c’est la campagne des Cent-Jours. Après la chute de l’empire, il essaye, mais en vain, de sauver la vie de son ami, le maréchal Ney. Cette action honorable lui coûte presque sa place dans l’armée russe. Mais il fait front et il assiste, en tant que conseiller du tsar Alexandre,  aux congrès de Vienne (1814-1815), d’Aix la Chapelle (1818), de Vérone (1823)

1. Prenez l'initiative des mouvements.
2. Attaquez le point le plus faible, - la tête d'une colonne, le centre d'une force divisée, l'extrémité d'une ligne.
3. Si vous avez l'armée la plus forte, attaquez les deux extrémités de la ligne ennemie.
4. Concentrez-vous pour l'action.
5. Dispersez l'ennemi par de fausses attaques.
6. Connaissez la position de l'ennemi.
7. Ayez vos troupes bien en main.
8. Des trois alternatives, défensive, offensive, ou une combinaison des deux, choisissez soit la deuxième, soit la troisième.
9. Combinez solidité et mobilité dans votre attaque.
10. En terrain difficile, couvrez votre front avec de petits détachements.
11. Utilisez le carré en terrain découvert.
12. Poursuivez avec énergie.
13. Edifiez un moral élevé.

Le couronnement du tsar Paul Ier, en 1826, est pour lui l’occasion d’être promu général en chef. Deux ans plus tard plus tard, il participe à la campagne en Turquie et à la prise de Warna. (1828-1829). Il est à l’origine de la création de l’académie militaire russe. En 1837, il est chargé de l’instruction militaire du grand-duc héritier, pour lequel il rédige divers chapitres de son « Précis de l’art de la guerre » [3]. En 1843, il est à Paris, où il rédige deux mémoires : « Défense de la Russie par un bon système de forteresses », et « Politique militaire de la Russie ». Il est alors un partisan de l’alliance de la Russie avec la France, seule capable, selon lui, de contrebalancer  la puissance maritime de l’Angleterre et de maintenir l’équilibre en Europe.

Mais c’est une alliance anglo-française qui voit le jour, en 1854. Jomini, qui a maintenant 75 ans, en est profondément affecté. Il fait, cette année là, un séjour de quatre mois à Saint-Pétersbourg. Il retourne ensuite en France, séjournant à Paris, en Bretagne ou en Touraine, ou encore à Évian ainsi qu’en Suisse (1858-1859), où il reçoit un accueil chaleureux.

Jomini passe les dernières années de sa vie en France, à Passy. Il meurt le 22 mars 1869, âgé de quatre-vingt-dix ans.

Lieux de Mémoire

Antoine-Henri Jomini repose au cimetière de Montmartre, à Paris (11e division, chemin Jomini)

Tombe de Jomini
Tombe de Jomini

La maison natale de Jomini existe toujours, au 48 Grande-Rue, à Payerne. Une plaque commémorative indique qu’il y est né le 6 mars 1779. Sur la place de l’Hôtel de Ville se trouve un buste du général avec les inscriptions :

AU GENERAL JOMINI SON PAYS NATAL
PAYERNE 1779 – PARIS 1869

ULM/IENA/EYLAU/ESPAGNE
BEREZINA/BAUTZEN/DRESDE/LEIPZIG

(Site Internet monuments napoléoniens)
(Site Internet monuments napoléoniens)
(Collection La Bricole)
(Collection La Bricole)

Le musée de l’Abbatiale, à Payerne – présente dans deux salles, des souvenirs de l’enfant du pays : l’uniforme de lieutenant-général russe, le sabre d’honneur, manufacturé à Versailles, le portrait du Général Jomini peint par Charles Gleyre, trois diaporamas et une vingtaine de tableaux illustrant à grands traits les différentes étapes de la vie du Général.

A Vilnius (ancienne Wilna) la demeure où habita Jomini est située Didzioji 36.

Maison où Jomini habita à Vilnius
Maison où Jomini habita à Vilnius

Robert Ouvrard

 

REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES

  • Lecomte. Le général Jomini, sa vie et ses écrits. Lausanne, 1860.
  • Olivier Pavillon. Le général Antoine-Henri Jomini 1779-1869 Contribution à sa biographie. Lausanne 1969
  • Ami-Jacques Rapin. Jomini et la stratégie, Une approche historique de l’œuvre. Payot Lausanne, 2002
  • Xavier de Courville. Jomini ou le devin de Napoléon. Plon, Paris, 1935

 

NOTES

[1] Antoine-Henri Jomini, Traité de grande tactique, ou Relation de la guerre de Sept Ans, extraite de Tempelhof, commentée et comparée aux principales opérations de la dernière guerre; avec un Recueil des maximes les plus importantes de l’art militaire, justifiées par ces différents événements, par Henri Jomini, chef de bataillon, attaché au maréchal de l’Empire Ney, avec cartes et plans, première et deuxième parties, 2 vol., Paris, Giguet et Michaud, Magimel, an XIII (1805).

[2] Antoine-Henri Jomini, Atlas du Traité de grande tactique, par le colonel Jomini, attaché au 6e corps de la Grande Armée, Paris, Giguet et Michaud, Magimel, 1806. L’atlas comprenait vingt cartes repliées se rapportant aux batailles de la guerre de Succession d’Autriche et à celles de la guerre de Sept Ans jusqu’en 1758 – La même année, avant les tomes III et IV, il publia le tome V de son Traité, qui concernait les premières campagnes de la Révolution française. Ses éditeurs le lui avaient demandé afin de susciter l’intérêt des lecteurs par des récits d’événements plus récents. Ce cinquième tome fut aussi publié sous le titre Relation critique des campagnes des Français contre les coalisés, depuis 1792. En janvier 1807, Jomini terminera la troisième partie de son ouvrage sur les guerres de Frédéric II et il l’intitulera cette fois Traité de (sic) grandes opérations militaires. La quatrième partie sera publiée en 1809, sous le même titre. En 1811, les tomes 5 et 6 paraîtront sous le titre d’Histoire critique et militaire des campagnes de la Révolution. Il en sera de même, en 1816, pour les tomes 7 et 8. La troisième édition du Traité des grandes opérations militaires ne reprendra plus que les guerres de Frédéric II. L’histoire critique et militaire des guerres de la Révolution constituera désormais un ouvrage distinct.

[3] Antoine-Henri Jomini, Précis de l’art de la guerre ou Nouveau Tableau analytique des principales combinaisons de la stratégie, de la grande tactique et de la politique militaire, par le baron de Jomini, général en chef, aide-de-camp de S.M. l’Empereur de toutes les Russies, dernière édition, considérablement augmentée, 2 vol., Paris, Anselin et Laguionie, 1838.