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1813 – Trente-Quatrième Bulletin de la Grande Armée

, 15 octobre 1813

Le 7, l’empereur est parti de Dresde. Le 8, il a couché à Wurzen; le 9, à Eulenbourg, et le 10, à Düben.

L’armée ennemie de Silésie, qui se portait sur Wurzen, a sur-le-champ battu en retraite et repassé sur la rive gauche de la Mulde; elle a eu quelques engagements où nous lui avons fait des prisonniers et pris plusieurs centaines de voitures de bagages.

Général Jean-Louis Reynier (1771-1814)
Général Jean-Louis Reynier (1771-1814)

Le général Reynier s’est porté sur Wittenberg, a passé l’Elbe, a marché sur Roslau, a tourné le pont de Dessau, s’en est emparé, s’est ensuite porté sur Aken et s’est emparé du pont. Le général Bertrand s’est porté sur les ponts de Wartenburg et s’en est emparé. Le prince de la Moskwa s’est porté sur la ville de Dessau; il a rencontré une division prussienne; le général Delmas l’a culbutée, et lui a pris trois mille hommes et six pièces de canon.

Plusieurs courriers du cabinet, entr’autres le sieur Kraft, avec des dépêches de haute importance, ont été pris.

Après s’être ainsi emparé de tous les ponts de l’ennemi, le projet de l’empereur était de passer l’Elbe, de manœuvrer sur la rive droite, depuis Hambourg jusqu’à Dresde; de menacer Potsdam et Berlin, et de prendre pour centre d’opération Magdebourg, qui, dans ce dessein, avait été approvisionné en munitions de guerre et de bouche. Mais le 13, l’empereur apprit à Düben que l’armée bavaroise était réunie à l’armée autrichienne et menaçait le Bas-Rhin. Cette inconcevable défection fit prévoir la défection d’autres princes, et fit prendre à l’empereur le parti de retourner sur le Rhin; changement fâcheux, puisque tout avait été préparé pour opérer sur Magdebourg; mais il aurait fallu rester séparé et sans communication avec la France pendant un mois; ce n’avait pas d’inconvénient au moment où l’empereur avait arrêté ses projets; il n’en était plus de même lorsque l’Autriche allait se trouver avoir deux nouvelles armées disponibles: l’armée bavaroise et l’armée opposée à la Bavière. L’empereur changea donc avec ces circonstances imprévues, et porta son quartier-général à Leipsick.

Cependant le roi de Naples, qui était resté en observation à Freyberg, avait reçu le 7 l’ordre de faire un changement de front, et de se porter sur Gernig et Frohburg, opérant sur Wurzen et Wittenberg. Une division autrichienne, qui occupait Augustusburg, rendant difficile ce mouvement, le roi reçut l’ordre de l’attaquer, la défit, lui prit plusieurs bataillons, et après cela opéra sa conversion à droite. Cependant la droite de l’armée ennemie de Bohème, composée du corps russe de Wittgenstein, s’était portée sur Altenbourg, à la nouvelle du changement de front du roi de Naples. Elle se porta sur Frohburg, et ensuite par la gauche sur Borna, se plaçant entre le roi de Naples et Leipsick. Le roi n’hésita pas sur la manœuvre qu’il devait faire; il fit volte-face, marcha sur l’ennemi, le culbuta, lui prit neuf pièces de canon, un millier de prisonniers, et le jeta au-delà de l’Elster, après lui avoir fait éprouver une perte de quatre à cinq mille hommes. Le 15, la position de l’armée était la suivante:

Le quartier-général de l’empereur était à Reidnitz, à une demi-lieue de Leipsick.

Le quatrième corps, commandé par le général Bertrand, était au village de Lindenau.

Le sixième corps était à Liebenthal.

Le roi de Naples, avec les deuxième, huitième et cinquième corps, avait sa droite à Dölitz et sa gauche à Liebertwolkwitz.

Les troisième et septième corps étaient en marche d’Eulenbourg pour flanquer le sixième corps.

La grande armée autrichienne de Bohême avait le corps de Giulay vis-à-vis Lindenau; un corps à Zwenckau, et le reste de l’armée, la gauche appuyée à Grobern, et la droite à Neuendorf.

Les ponts de Wurzen et d’Eulenbourg sur la Mulde, et la position de Taucha sur la Partha, étaient occupés par nos troupes. Tout annonçait une grande bataille.

Le résultat de nos divers mouvements dans ces six jours, a été cinq mille prisonniers, plusieurs pièces de canon, et beaucoup de mal fait à l’ennemi. Le prince Poniatowski s’est dans ces circonstances couvert de gloire.