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1806 – Trente-Cinquième Bulletin de la Grande Armée

Posen, 28 novembre 1806

L’Empereur est parti de Berlin le 25, à deux heures du matin est arrivé à Küstrin le même jour, à dix heures. du matin. Il est arrivé à Meseritz le 26, et à Posen le 27, à dix heures du soir. Le lendemain, Sa Majesté a reçu les différents ordres des Polonais. Le maréchal du palais, Duroc, a été jusqu’à Osterode, où il a vu le roi de Prusse, qui lui a déclaré qu’une partie de ses États était occupée par les Russes, et qu’il était entièrement dans leur dépendance; qu’en conséquence il ne pouvait ratifier la suspension d’armes qu’avaient conclue ses plénipotentiaires, parce qu’il ne pourrait pas exécuter les stipulations. Sa Majesté se rendait à Königsberg.

Le grand-duc de Berg, avec une partie de sa réserve de cavalerie et les corps des maréchaux Davout, Lannes et Augereau, est entré à Varsovie. Le général russe Bennigsen, qui avait occupé la ville avant l’approche des Français, l’a évacuée, apprenant que l’armée française venait à lui et voulait tenter un engagement.

Le prince Jérôme, avec le corps des Bavarois, se trouve à Kalisz.

Toute le reste de l’armée est arrivé à Posen, ou en marche par différentes directions pour s’y rendre.

Le maréchal Mortier marche sur Anklam, Rostock et la Poméraranie suédoise, après avoir pris possession des villes hanséatiques.

Le général Anne, Jean, Marie, René, Savary
Le général Anne, Jean, Marie, René Savary

La reddition de Hameln a été accompagnée d’événements assez étranges. Outre la garnison destinée à la défense de cette place, quelques bataillons prussiens paraissaient s’y être réfugiés après la bataille du 14. L’anarchie régnait dans cette nombreuse garnison. Les officiers étaient insubordonnés contre les généraux et les soldats contre les officiers. A peine la capitulation était-elle signée, que le général Savary reçut la lettre ci-jointe, n° 1, du général von Schoeler; il lui répondit par la lettre n° II. Pendant ce temps la garnison était insurgée, et le premier acte de la sédition fut de courir aux magasins d’eau-de-vie, de les enfoncer et d’en boire outre mesure. Bientôt, animés par ces boissons spiritueuses, on se fusilla dans les rues, soldats contre soldats, soldats contre officiers, soldats contre bourgeois. Le désordre était extrême. Le général von Schoeler envoya courrier sur courrier au général Savary, pour le prier de venir prendre possession de la place avant le moment fixé pour sa remise. Le général Savary accourut aussitôt, entra dans la ville à travers une grêle de balles, fit filer tous les soldats de garnison par une porte et les parqua dans une prairie. Il assembla ensuite les officiers, et leur fit connaître que ce qui arrivait était un effet de la mauvaise discipline, leur fit signer leur cartel, et rétablit l’ordre dans la ville. On croit que, dans le tumulte, il y a eu plusieurs bourgeois tués.